Catastrophe minière en Turquie: tristesse et colère
par euronews-fr
A Soma, l’heure est toujours au deuil. Ici tout le monde est sous le coup de la catastrophe minière de mardi. Le bilan définitif du drame s‘élève à 301 morts. C’est l’accident industriel le plus meurtrier de l’histoire de la Turquie. Les rescapés doivent apprendre à vivre avec les souvenirs de ces heures tragiques. Ainsi Murat, un des survivants, cité par l’AFP. Il raconte la vision de ses amis en train de suffoquer. “J’ai du marché sur des corps pour m’enfuir”, précise-t-il.Gulir, un autre rescapé, explique que son père avait travaillé dans la mine durant des années, avant de partir à la retraite, mais, dit-il, “la pension de retraite est si basse qu’il avait demandé à retravailler”. Et il est mort. “Moi, ajoute le jeune père de famille, j’aurais préféré être dans un bureau, mais je n’ai pas fait d‘études, car je devais travailler pour faire vivre ma famille”.La ville est rythmée par les cérémonies de funérailles. Mais la tristesse n’empêche pas les questions : comment un tel drame a-t-il pu se produite ? Y a-t-il eu négligence de la part de la compagnie minière ? La mine était-elle suffisamment sécurisée ?Le ministre de l‘énergie, Taner Yildiz, présent samedi à Soma, a promis que toute la lumière serait faite. “Nous allons mener une enquête technique, administrative et juridique”, a-t-il assuré. Il a également indiqué que les règlements qui encadrent les activités minières seraient modifiés pour tenir compte de ce qui s’est passé à Soma.Ce drame, en tout cas, a réveillé la colère contre le gouvernement accusé d’avoir négligé la sécurité des mineurs et d‘être indifférent à leur sort. Plusieurs manifestations ont ainsi été organisées vendredi et samedi, donnant parfois lieu à des des échauffourées avec la police, comme par exemple à Istanbul.
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