Catalogne : l'Europe interpellée
par euronews-fr
A trois jours du référendum d’autodétermination, le chef de la diplomatie catalane a fait le déplacement à Bruxelles pour en appeler au soutien des institutions européennes. Pour ces dernières, officiellement, pas question de s’immiscer dans une affaire de politique intérieure espagnole. Mais d’après Raül Romeva, les valeurs démocratiques de l’Union sont menacées.“Ce qui est en jeu, ce n’est pas une question de logistique, une question de matériel ou une question de bureaux de votes, a-t-il martelé lors d’une conférence de presse. Ce qui est en jeu, c’est la crédibilité démocratique. Parce que le problème n’est pas de savoir si le peuple va voter ou pas, il est clair qu’il va voter. Le peuple demande à voter et il est déterminé à le faire. La question est donc comment, pourquoi et quelles seront les conséquences de ce que fait le gouvernement espagnol pour tenter d’empêcher que cela de se produire.”Malgré les appels à une médiation, au Parlement européen, la prudence est de mise, surtout dans les rangs du PPE, le parti auquel sont rattachés les conservateurs au pouvoir à Madrid.“Ce qui est clair, c’est que l’Espagne a une législation et une constitution, souligne l’eurodéputée Esther de Lange. Et d’après cette constitution, la façon dont ce référendum est organisé n’est pas légale, n’est pas conforme à la loi fondamentale. Donc il serait raisonnable de ne pas organiser ce référendum de cette manière et de revenir à la table des négociations, plutôt que de maintenir de manière unilatérale un référendum dont on sait qu’il n’est pas légal.”Comme cette élue néerlandaise, beaucoup estiment au Parlement que le droit espagnol doit prévaloir, d’autant que l‘élan séparatiste catalan pourrait faire des émules en Europe. Le référendum catalan a beau ne pas avoir le soutien de Bruxelles, ce dimanche, l’Europe devra faire face à une acte de désobéissance civile au sein-même de l’un de ses Etats membres.
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