Les révolutions se poursuivent dans le monde arabe. Depuis la mi-février, c’est au tour de la Libye de s’insurger contre le régime en place et son représentant, le colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans. Il n’a fallu que quelques jours pour que les manifestations se transforment en affrontements et c’est aujourd’hui une guerre civile ouverte qui a lieu sur toutes les places stratégiques du pays.
Conscients des difficultés pour venir à bout du régime sans l’aide d’une intervention extérieure, les opposants au régime s’organisent donc et se constituent en Conseil National, acquérant ainsi un statut pouvant être reconnu à l’étranger. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs reçu le jeudi 10 mars deux émissaires du Conseil national de transition en affirmant "son soutien aux principes qui l’animent et aux objectifs qu’ils s’assignent."
Cette initiative française est une exception qui contraste avec la retenue exprimée par l’Union Européenne. Cette dernière s’est réunie vendredi 11 mars en sommet extraordinaire pour faire le point sur cette situation et les éventuelles possibilités d’action qui en résulteraient. Au sein de l’Union, les avis divergent sur l’opportunité d’une telle reconnaissance, mais aussi sur l’option militaire, ne serait-ce que par l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne.
En somme, les décisions trainent et Kadhafi reprend du terrain. Les rebelles installés dans la ville clé d’Ajdabiya vivent toujours dans la crainte d’un assaut des forces du colonel après la chute de quatre obus aux portes de la cité hier. Kadhafi a-t-il déjà gagné ? Comment mettre fin au statu quo diplomatique ? Est-il encore temps d’intervenir ?
Invités :
+Alain Richard, ancien ministre PS de la Défense
+Didier Julia, député UMP de Seine-et-Marne
+Jean-Yves Moisseron, chercheur à l’Institut de recherche pour le Développement, rédacteur en chef adjoint de "Maghreb-Machrek"
+Antoine Vitkine, journaliste et documentariste
Vidéo suivante dans 5 secondes
