Ça Vous Regarde - Le débat : Ebola : l’Occident prend peur

« Le monde est en train de perdre la course contre Ebola ». Le constat de l’ONU est clair : l’épidémie est incontrôlable. L’Organisation Mondiale de la Santé a fait état mercredi de 4 493 morts, sur les 8 997 personnes contaminées depuis la propagation du virus en mars dernier. Elle ajoute que la situation va s’aggraver. Début décembre, il pourrait y avoir 5 000 à 10 000 nouveaux cas par semaine. Avec un taux de mortalité de 70% dans les zones les plus touchées, on peut s’attendre au pire.Pourtant, lors de l’apparition d’Ebola en 1976, la fièvre hémorragique survenait dans des villages isolés d’Afrique centrale, mais aujourd’hui Ebola s’est déplacé en Afrique de l’Ouest et n’épargne plus les zones urbaines. Le virus touche la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia et le Nigeria. Pire encore, les premiers cas hors d’Afrique se multiplient : un deuxième soignant de l’hôpital de Dallas a été contaminé suite au traitement d’un patient revenu du Libéria, décédé début octobre. Un syndicat américain d’infirmières affirme qu’aucun protocole n’a été fourni et les infirmiers français dénoncent un manque d’information qui pourrait, comme aux Etats-Unis ou en Espagne, conduire à une contamination du personnel.Au niveau international, les présidents Obama et Hollande, la Chancelière Merkel et les Premiers ministres Renzi et Cameron ont organisé une conférence vidéo d’urgence mercredi : ils ont convenu que la communauté internationale « devait faire beaucoup plus et plus rapidement pour stopper la progression de la maladie », a rapporté un porte-parole du Premier ministre britannique. Ils décrivent l’épidémie comme « la plus grave urgence sanitaire de ces dernières années ». De plus, les ministres de la Santé de l’Union Européenne se sont réunis hier à Bruxelles : ils ont décidé de « procéder immédiatement à une vérification » de l’efficacité des contrôles anti Ebola mis en place dans les aéroports des trois pays africains touchés par l’épidémie.Début octobre, une étude de l’université britannique de Lancaster estime à 75% le risque de voir le virus de la fièvre Ebola atteindre la France dans le mois, si le trafic aérien reste inchangé. De son côté, la ministre de la santé, Marisol Touraine, se veut rassurante « Le risque zéro n’existe pas. (…) Mais la France est prête à faire face à d’éventuels cas de malades ». Pour éviter ce cas de figure, elle a annoncé mercredi des contrôles de température à l’aéroport de Roissy sur les vols en provenance de Conakry en Guinée à partir de samedi matin, en collaboration avec la Croix-Rouge.D’où vient le réveil soudain d’Ebola, presque 40 ans après sa découverte ? Comment contenir l’épidémie ? Est-il possible de fabriquer un vaccin ? Le virus peut-il arriver en France ?