«C’est une chasse au trésor» : ces jeunes revendent les balles de golfs perdues dans les lacs

par leparisien

« C’est la caverne d’Ali Baba ici ! » Enfoncé jusqu’aux genoux dans la vase, Jules extirpe avec difficulté quatre balles de golf des entrailles d’un marécage. « Une Wilson comme celle-là, on peut la revendre 2,50 euros », estime avec contentement le moustachu de 21 (?) ans. Lui et deux amis, Elie et Baptiste, écument les étangs des golfs de France pour récupérer et vendre « les balles du lac », ces projectiles perdus dans les étangs qui forment les obstacles sur le green. Une véritable chasse au trésor qui peut rapporter de 10 centimes à 30 euros la balle. Ce lundi 20 décembre, ils s’attaquent au trou n° 18 du Golf Club d’Aix-les-Bains. Une première session de ramassage, quelques jours auparavant, leur a déjà permis de débarrasser l’étendue d’eau de près de 5 000 balles. « Ici, il y en a environ 30 000 qui se perdent chaque année dans l’eau », détaille Pierre-Antoine Missud, le directeur du club. « On a des carpes, des canards… Toute une faune qui vit sur notre parcours. Il y avait un réel besoin de les vider », justifie-t-il. Alors quand la bande de copains venue de Lyon vient lui proposer les services de leur toute nouvelle entreprise de ramassage de balles, Golfiller , il accepte volontiers.Équipés d’une combinaison de plongée et de gants de chasse sous-marine, les compères s’immergent sans hésitation dans l’eau glacée. À l’aide d’une épuisette ou à la main, ils raclent la vase pour en extraire les balles prisonnières. Les sacs se remplissent en quelques minutes. Dans le tas : des balles neuves « tapées une seule fois » et des plus abîmés, immergées depuis des années. « On récupère vraiment énormément de balles, ça serait aberrant de les laisser au fond de l’eau », s’indigne Baptiste, les mains dans la vase. « Elles peuvent avoir une nouvelle vie, parce qu’elles sont complètement réutilisables, malgré certaines idées reçues que pourraient avoir des golfeurs », ajoute Jules. Une fois collectées, les balles sont nettoyées et triées dans un atelier fait-maison par les trois compères, puis revendu « moitié moins cher » sur leur site Internet. Une initiative économique, écologique mais aussi sociale. « Le but aussi c’est de permettre d’ouvrir le golf à tous parce que c’est un sport qui coûte très cher », conclut l’équipe.

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