« C’est à devenir fou » : de Las Vegas à AliExpress, cet artiste Français est plagié dans le monde entier
par leparisien
Une tête de cheval esquissée finement d’un trait et vendue 83,90 euros sur la Marketplace de Leroy Merlin. C’est l’annonce sur laquelle est tombé Christophe Louis fin décembre. Cette illustration, il en est l’auteur. Mais il ne touchera pas un centime de cette vente. « C’est la troisième fois avec cette enseigne », peste l’artiste, connu sous le nom de Quibe. Depuis sept ans, ses œuvres font le tour du monde… Malgré lui. En 2015, des proches lui signalent avoir repéré ses illustrations sur des produits dérivés. De fil en aiguille, il atterrit sur la plateforme AliExpress, un site chinois de vente en ligne à l’international appartenant au groupe Alibaba. « J’ai ouvert la boîte de Pandore, commente-t-il. J’ai vu que tout était copié sur les plateformes. Ça va du caleçon, au tapis de bain, sur des assiettes, des coques de téléphones… ». Ces contrefaçons, il en a lui-même acheté quelques-unes, par curiosité et pour garder des preuves. Souvent copiés tels quels, ses dessins sont parfois légèrement déformés ou avec des traits plus grossiers. « Dans la version pull moche de Noël, on a ça », plaisante-t-il en étirant un haut floqué de « Close », son illustration la plus copiée, entre ses bras : « ça m’embête, c’est casser le travail que j’ai fait ». « Il faut que je supporte que ça, ça existe », commente-t-il désabusé, en regardant une autre version de « Close », à strass cette fois-ci, sur un t-shirt gris. Pour lutter contre ce plagiat massif, Quibe passe un temps considérable à repérer et signaler un à un les contrefaçons. « À chaque fois les Marketplaces les retirent… Mais ça revient à vider l’océan avec une petite cuillère. Je porte une plainte, on retire le produit, une autre boutique s’ouvre et le produit réapparaît », soupire-t-il. Retrouvez son témoignage dans la vidéo en tête d’article.
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