Brexit. Theresa May annonce le report du vote du Parlement britannique.
par Kangai News
Brexit. Theresa May annonce le report du vote du Parlement britannique. Theresa May a reporté lundi le vote au Parlement britannique sur la sortie du Royaume-Uni devant les députés à Westminster, annonçant qu'elle va bientôt se rendre à Bruxelles pour renégocier la partie sur le « filet de sécurité » qui doit être mise en place en Irlande du Nord. Elle écarte l'hypothèse d'un nouveau référendum « qui diviserait le pays ». « J'ai écouté ce qui a été dit lors des débats lors de la dernière semaine. Je comprends qu'il y a des soutiens à cet accord et des réserves par rapport au backstop, le filet de sécurité. Nous allons donc reporter ce vote et n'allons pas continuer à diviser cette chambre », a annoncé lundi la Première ministre, Theresa May, lors d'une déclaration à la chambre des Communes, intitulée « Sortir de l'Union européenne ». Elle a promis d'aller discuter à Bruxelles la question de la création d'un filet de sécurité, le backstop, sur la frontière entre Irlande et sa voisine du nord. Theresa May a également écarté l'hypothèse d'un nouveau référendum « qui diviserait le pays ». Le Parlement britannique devait procéder ce mardi 11 décembre à un vote historique sur le Brexit où les députés devaient se prononcer sur l'accord de divorce conclu avec l'Union européenne (UE), fruit de dix-sept mois d'âpres négociations entre Londres et Bruxelles. Risque de nouvelle défaite parlementaire Un revers devant la chambre des Communes constituerait une défaite majeure pour la Première ministre britannique et ouvrirait une nouvelle période d'incertitudes. Déjà la semaine dernière, le gouvernement britannique a perdu mardi 4 décembre un vote clef sur le Brexit. Les députés ont estimé qu'il avait commis un « outrage au Parlement » en refusant de publier la totalité d'un avis juridique émis sur le traité de retrait de l'Union européenne. Ce vote acquis par 311 voix pour et 293 voix contre, avait montré la faiblesse du gouvernement de Theresa May. Mais un tel report du vote constitue un nouvel échec pour la cheffe de l'exécutif qui se retrouve encore plus affaiblie alors qu'elle promet de renégocier l'accord avec Michel Barnier, le négociateur pour l'Union européenne. Un accord qui ne plaît à personne La Première ministre présentait il y a encore quelques semaines cet accord comme « le meilleur possible » et la Commission a affirmé ce lundi qu'il n'y avait pas de plan b. Mais Theresa May se heurte à de vives oppositions, jusqu'au sein de son propre parti, et de nombreux députés sont opposés au texte. « Le Brexit est plus que jamais la politique des perdants », écrivait la semaine dernière dans Ouest-France Denis MacShane, ancien ministre travailliste des Affaires européennes du Royaume-Uni. La Première ministre se voit critiquer de toute part : les Conservateurs les plus eurosceptiques trouvent le texte trop à l'avantage de l'UE, les Travaillistes estiment qu'il s'agit d'un mauvais accord, les Nord-Irlandais du DUP craignent une séparation douanière de la Grande-Bretagne, les Ecossais veulent rester dans le marché unique.. Renégocier la partie irlandaise de l'accord Theresa May a annoncé à ses ministres qu'elle va se rendre à Bruxelles pour obtenir une « garantie juridiquement contraignante » que la clause de sauvegarde (« backstop ») sur la frontière irlandaise ne s'appliquera pas indéfiniment. Cette clause vise à éviter le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Selon ses détracteurs, le possible maintien de l'Irlande du Nord dans l'union douanière si aucune autre solution n'est trouvée d'ici à la fin de la période de transition post-Brexit ouvre la voie à un démantèlement du Royaume-Uni. « Les entreprises traversent cette frontière, tout comme les citoyens. Ceux-ci ne veulent pas que leur vie change et le retour d'une frontière visible », a expliqué Theresa May devant les députés. Vers un « Brexit dur »? L'Union européenne avait validé par le biais du Conseil européen du 25 novembre l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européene. Le projet d'accord obtenu par Londres et Bruxelles le 13 novembre détaillait sur 585 pages les dispositions qui prévaudraient durant la période de transition. Celle-ci est censée s'ouvrir le 30 mars 2019, au lendemain de la date du Brexit arrêtée depuis longtemps. Elle se poursuivra jusqu'au 31 décembre 2020. Mais elle pourra être prolongée de deux ans sur accord de Londres et Bruxelles. En cas de « no deal », une absence d'accord transformerait le Royaume-Uni en pays tiers pour l'Union européenne... avec un retour des frontières en Irlande du Nord au 29 mars 2019. Autre conséquence : tous les produits venus de Grande-Bretagne devront être contrôlés. Paris a déjà annoncé avoir fortement augmenté ses effectifs douaniers dans cette hypothèse. La Banque d'Angleterre et le Trésor britannique ces dernières semaines ont estimé que le retrait de le Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord pourrait déclencher une récession, l'effondrement de la livre sterling et provoquer une chute brutale des prix de l'immobilier.
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