Le Parlement britannique revote ce vendredi 29 mars sur l'accord du Brexit scellé avec Bruxelles. À la baguette, un président détonant.
« Ordeeeeeeer ! » Allez savoir si le tonitruant speaker de la Chambre des communes, John Bercow, rappelle à l'ordre son chat nommé Order comme il le fait avec l'assemblée britannique. Toujours est-il que les députés filent doux face à ce président aussi poilant qu'inquiétant.
Mercredi encore, il menaçait d'empêcher Theresa May de faire voter une troisième fois les députés, vendredi, sur l'accord sur le Brexit négocié avec Bruxelles, au motif que le texte n'a pas changé d'une virgule. Ce jeudi 28 mars, il a finalement accepté que le Parlement revote mais pas sur tout...
Surtout ne pas se fier à ses cravates loufoques, à sa perruque remisée au placard ou à son air goguenard qui agitent les réseaux sociaux. Au perchoir depuis dix ans, John Bercow, 56 ans, mène son petit monde à la baguette. L'ex-banquier d'affaires use à plein de son droit à choisir seul quels amendements soumettre au vote et à quels députés donner la parole.
Tantôt drôle, tantôt cassant, il adore réprimander les « excités », les somme de prendre leurs médicaments, de faire du yoga ou de copier cent lignes sur le respect... Ses dérapages exaspèrent. Deux de ses collaborateurs se sont plaints de harcèlement moral.
Bercow le provocateur circule aussi au volant d'une voiture affublée de l'autocollant « Bollocks to Brexit » (« Brexit de mes c... »). C'est, dit-il, le véhicule de sa femme, une « incorrigible » travailliste. L'opposition jubile. Ses détracteurs, qui l'accusent de vouloir saborder le Brexit, y voient la preuve de sa partialité. « Il a dénaturé la fonction de speaker en prenant parti contre le gouvernement élu », accuse le Daily Telegraph, tabloïd pro-Brexit.
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