Bordeaux. La fac sous tension après l'évacuation musclée des étudiants par les CRS.
par Ça Zap - Zapping TV
Bordeaux. La fac sous tension après l'évacuation musclée des étudiants par les CRS. Des étudiants manifestaient contre le plan étudiant, mardi 6 mars, à l'université de Bordeaux. Devant le risque de blocus, la présidence a demandé aux forces de l'ordre d'évacuer l'amphithéâtre occupé. Une évacuation violente dans laquelle plusieurs étudiants ont été blessés, relatent les médias locaux. Si la tension est redescendue d'un cran, c'était l'émoi, ces derniers jours, parmi les étudiants de l'université Bordeaux IV, après l'intervention musclée des CRS. Mardi 6 mars, à l'aube, des étudiants du campus Victoire, dans le centre-ville de Bordeaux, tentent de bloquer l'accès aux bâtiments de l'université pour protester contre le plan étudiant. L'action avorte du fait de la présence des forces de l'ordre. Les étudiants se réunissent alors dans un amphi du campus de sciences sociales, qu'ils occupent toute la journée pour tenir des assemblées générales, relate un journaliste de Rue89 Bordeaux. Insultes et étudiants blessés Le soir, une quarantaine d'étudiants décident de passer la nuit sur place. Selon le journal Sud-Ouest, ils auraient refusé la proposition faite par l'établissement de leur prêter un amphithéâtre pour la journée du mercredi, sur les horaires de l'université. Menacés d'une évacuation, les étudiants barricadent les lieux. Vers 20 h 30, les forces de l'ordre, sollicitées par la direction de l'université et avec l'accord de la préfecture, interviennent. Une évacuation musclée, comme le montre des photos relayées sur la page Facebook de l'Organisation culturelle de Bordeaux IV. Au micro de France 3, le lendemain, un étudiant, sous couvert d'anonymat, accuse la police d'avoir asséné de « violents coup de matraques », des « coups de poing au visage » et d'avoir proféré des « injures racistes et sexistes ». Après avoir fait constater leurs blessures, plusieurs étudiants auraient bénéficié d'une interruption temporaire de travail (ITT). Un jeune homme a été interpellé. Blessé à la mâchoire, il aurait été transporté à l'hôpital, puis placé en garde à vue pour « violence sur personne dépositaire de l'ordre public ». La police conteste Des blessures et une hospitalisation contestées par la police, qui est intervenue « avec mesure et professionnalisme face à des comportements violents dans le cadre d'une occupation irrégulière », rapporte la préfecture de Gironde, contactée par le journal Le Monde. « Les policiers ont été l'objet de violences et de tirs de différents objets, notamment un extincteur », poursuit le porte-parole du préfet. Le soir même, la direction de l'université a justifié cette « décision exceptionnelle », dans un communiqué, par la volonté de « garantir la sécurité et l'intégrité des locaux, en accord avec le préfet ». Ajoutant qu'il est « inenvisageable que quelques dizaines d'étudiants bloquent l'accomplissement de ses missions de service public en empêchant étudiants et personnels de travailler, d'étudier ». Les cours pour la journée du mercredi 7 mars ont été suspendus, sur le campus Victoire et dans le reste de l'université. Les étudiants demandent la démission du président Près de 500 étudiants se sont tout de même réunis, en soutien à leurs camarades. Ils ont obtennu un amphithéâtre mis à leur disposition, tous les jours de la semaine, de 8 h 30 à 19 h, à condition qu'il n'y ait ni occupation nocturne, ni blocage. Les étudiants ont voté une motion demandant la démission du président de l'université Bordeaux IV, Manuel Tunon de Lara. Les cours ont repris, jeudi 8 mars, sous réserve de présenter une carte de vie universitaire commune aux étudiants et au personnel à l'entrée. Les tensions restent vives et des étudiants ont reçu cette semaine une interdiction temporaire de fréquenter l'université en dehors des heures de cours auxquels ils sont inscrits. Mobilisation jeudi 15 mars Plusieurs collectifs de militants bordelais appellent à de nouvelles mobilisations, jeudi 15 mars, prochaine journée de manifestation nationale contre la loi Vidal. Un mouvement de contestation qui se poursuit également dans plusieurs universités de France, malgré sa promulgation au Journal Officiel ce vendredi 9 mars. À Toulouse, l'université Jean Jaurès est mobilisée depuis deux mois contre le plan étudiant et un projet de fusion avec d'autres établissements de la ville. À Montpellier, les étudiants ont voté la reprise des cours, jeudi 8 mars, à l'université Paul Valéry, après neuf jours de blocages avant et après les vacances. Enfin, après les blocages de février à Rennes II, les syndicats étudiants appellent eux aussi à se mobiliser le jeudi 15 mars.
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