Black Friday. «Nous n'utilisons que 50% des vêtements présents dans nos armoires»
par humanite-fr
Au cœur du Black Friday, les ONG Max Havelaar et Fashion Revolution France se mobilisaient au plus près de magasins parisiens des Halles afin de dénoncer les dangers de la surconsommation. L'Humanité a rejoint l'évènement.« Good Clothes, Fair Pay ! », de bons vêtements avec un salaire décent, c'est le mot d'ordre des militants des ONG Max Havelaar France et Fashion Revolution France qui se sont donnés rendez-vous au Halles, temple de la consommation parisienne.Le Black Friday, qui rime souvent avec « bonnes affaires et grosses promos » pour les consommateurs a un prix caché, celui du niveau de vie pour les familles qui fabriquent ces vêtements.Trois euros, c'est ce que gagnent les travailleurs de l'habillement au Bangladesh en une journée de travail alors que le coût d'un niveau de vie décent pour une famille est estimé à 12€ par jour, selon les associations présentes."Ce qui se cache derrière ces réductions massives, c'est l'exploitation des travailleurs qui fabriquent nos vêtements et la destruction de la planète", souligne Margot Jaymond, chargée de plaidoyer chez Max Havelaar France.La militante renchérit : "L'industrie de la mode est responsable d'environ 8% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, c'est plus que tous les avions et trajets par bateaux combinés".Cette campagne prend tout son sens au cœur de l'évènement commercial ce vendredi 25 novembre. Lancée en juillet dernier, elle a pour but de collecter au moins 1 million de signatures de citoyen.ne.s européen.ne.s afin de modifier la législation sur cet enjeu majeur.De l'équité et le respect des droits humains dans la capitale de la mode, voici le message que les associations souhaitent faire passer durant cette journée de sur consommation.Valéria Rodriguez, responsable plaidoyer chez Havelaar France précise : "Nous utilisons que 50% de nos vêtements présents dans nos armoires, donc la surconsommation est un problème environnemental et humain.»Plus de la moitié des Français envisagent d'acheter lors du Black Friday, 30% s'y refusent et 15% sont encore indécis, a dévoilé en début de semaine l'institut Harris Interactive, dans le cadre d'une étude co-financée par la MAIF et le collectif Green Friday.Pour Blaise Desbordes, directeur de Max Havelaar France, il y a une véritable évolution de ce que représente ces promotions massives : « Toutes les radios ce matin parlaient d'un Black Friday certes, mais qui est critiqué et pour nous ONG, c'est une avancée gigantesque».Dans le secteur de la mode émergent des initiatives comme celle de Vestiaire Collective, plateforme de vente de produits de seconde main, qui a banni 27 marques d'"ultra fast fashion" (SheIn, Topshop, etc.) "à l'aube du Black Friday", laissant filer 5% de son catalogue.D'autres sites de vente en ligne, tels Back Market et Leboncoin, ont lancé des campagnes de marketing expliquant que "le Black Friday, c'est toute l'année" sur leur site de produits d'occasion.
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