Bernard Spitz: «La réforme des retraites est trop conceptuelle, il faut faire simple»
par Lopinionfr
Bernard Spitz, président des Gracques, explique la genèse du think tank : «Il a été créé en 2007. Au départ, c’est une initiative de gens issus du centre gauche, de la gauche moderne et européenne, qui avaient envie d’exprimer eux-mêmes leurs idées sans dépendre des figures politiques du moment. Beaucoup venaient de cabinets de gauche puis ça s’est élargi.» Un groupe d’influence à l’ADN très macroniste qui, pourtant, se dit aujourd’hui déçu par le quinquennat. Bernard Spitz relativise: «La France est à bout de souffle pour des raisons multiples, comme le choc de la pandémie. Concernant le chômage, on n’arrive pas à le baisser car nous n’avons pas les compétences qui vont avec les besoins de l’économie. Cela fait des décennies que c’est le cas et on le paye aujourd’hui.» A l’horizon de la présidentielle, les Gracques publient une sorte de programme intitulé Le manifeste de la dernière chance où ils associent «le programme d’une gauche libérale et d’une droite sociale». «On essaye de concilier l’efficacité de l’économie de marché et les considérations sociales, précise Bernard Spitz. On ne peut pas faire l’un sans l’autre. C’est une forme d’équilibre, de compromis, pour que le pays puisse avancer. Le livre est une analyse paisible de la situation. Il y a des points de satisfaction et d’autres sur lesquels on porte des jugements, des insatisfactions.» Parmi les propositions des Gracques, on retrouve l’idée de réformer les retraites… mais avec la mise en place d’un âge pivot à 64 ans. «On a fait les calculs, c’est chiffré, c’est calibré, pointe notre invité. La réforme des retraites imaginée en ce moment est trop conceptuelle et on en paye le prix. Aujourd’hui, sur cette question, il faut faire simple.» Les Gracques imaginent aussi la mise en place d’un mandat de six ans, renouvelable, avec des élections législatives à mi-mandat afin de «redonner une vie démocratique au pays ». «L’idée est de lancer dès le départ les grandes réformes, continue Bernard Spitz. Pour responsabiliser les députés et redonner un rôle important à la représentation nationale. Ainsi, les gens mécontents savent qu’ils pourront s’exprimer bientôt. Ce système permet d’établir un lien réel entre le pays et ses dirigeants.» Et pour le think tank, aucun doute: les cent premiers jours du quinquennat sont capitaux. «Ce qu’on ne fait pas au début du quinquennat, on ne le fait plus.»
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