« Bécassine », « Vache folle », « Super Nanny »...Ségolène Royal dénonce le sexisme en politique dans son livre.
par Kangai News
« Bécassine », « Vache folle », « Super Nanny »...Ségolène Royal dénonce le sexisme en politique dans son livre. Dans son livre « Ce que je peux enfin vous dire », Ségolène Royal consacre toute une partie de ses écrits au sexisme en politique. Humiliations lors de la présidentielle de 2007, petites phrases déplacées... L'ancienne ministre dénonce l'attitude des hommes vis-à-vis des femmes politique à travers sa propre expérience. « Femmes en politique : survivre dans un monde d'homme » : c'est le titre révélateur de la première partie du livre de Ségolène Royal publié ce mercredi 31 octobre aux éditions Fayard. Dans Ce que je peux enfin vous dire, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle revient en détail sur les attaques sexistes dont elle a été la cible au cours de sa carrière politique. Interrogée sur France Inter ce mercredi 31 octobre, Ségolène Royal explique qu'elle a voulu « décrire ce qu'une femme subit en politique et qu'un homme ne subit pas. Pour cela, elle a mis « bout à bout l'ensemble des attaques » qu'elle qualifie d' « insupportables ». « À poil ! », lui lance un député à l'Assemblée Les anecdotes sont nombreuses. Certaines remontent au début de la carrière politique de Ségolène Royal, alors qu'elle était députée à l'assemblée Nationale en 1988. « L'une des premières fois où je suis montée à la tribune de l'Assemblée nationale pour m'exprimer, j'ai effectivement entendu, comme tous les députés présents, l'un d'entre eux me crier" À poil !" Puis les ricanements de ceux qui l'entouraient, tout cela dans l'absence totale de réactions du président de l'Assemblée et des autres députés. » Systématiquement contrôlée à l'entrée de l'Assemblée Nationale, Ségolène Royal raconte également qu'on lui posait souvent la question : « Vous êtes l'assistante de qui ? ». « Avec tes quatre enfants tu pourrais faire l'affaire » Alors qu'elle participe à la commission d'enquête parlementaire sur les farines animales en 2000, le député qui préside la commissionlance : « Nous nous réjouissons ainsi de la participation d'une vache folle au bureau de la commission d'enquête. » Bien que son identité soit masquée dans le livre, un document d'archives précise que c'est Gérard Dériot, actuel sénateur de l'Allier qui est à l'origine de ces propos. « Le plus dur c'est d'être mise en cause dans son intelligence, d'être traitée de folle », explique l'ancienne ministre de l'Environnement au micro de France Inter. Lors du remaniement ministériel en mars 2000, Ségolène Royal devient ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées. Dans son livre, l'ancienne ministre revient sur son échange téléphonique avec Lionel Jospin, alors Premier ministre : « Bon, je n'ai personne pour s'occuper de la Famille. J'ai pensé qu'avec tes quatre enfants tu pourrais faire l'affaire. » Et de poursuivre : « Ah, au fait, tu auras aussi les handicapés, on les a oubliés. » Une « avalanche de mépris » Sur deux pages entières, Ségolène Royal revient sur les nombreuses remarques sexistes qui lui ont été adressées entre 2006 et 2007. La candidate a été décrite comme « Super Nany de la politique », « meneuse de revue » ou encore de « Bécassine » par Laurent Joffrin, le patron de Libération. « L'imagination a culminé en 2006 et 2007, dans une totale impunité », écrit la femme politique. « Jamais un candidat à une élection n'avait encaissé une telle avalanche de mépris sans qu'aucune réaction ne vienne l'endiguer. » Au-delà de la présidentielle, certaines remarques sexistes sont bien plus récentes et concernent les femmes politiques en général. Lors d'un sommet franco-italien en 2015, alors qu'elle était ministre de l'Écologie, Ségolène Royal a eu le droit à une phrase déplacée de la part d'« un ministre et non des moindres », au sujet d'une autre ministre italienne : « Elle serait meilleure à faire autre chose que de s'occuper de son ministère ! »
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