Barcelone. Manifestation géante pour la libération des indépendantistes.
par Ça Zap - Zapping TV
Barcelone. Manifestation géante pour la libération des indépendantistes. Environ 315 000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale catalane ce samedi après-midi, selon les chiffres de la police municipale. Ils protestaient contre la détention de neuf figures de l'indépendantisme accusées de "rébellion" et réclamaient un dialogue politique. Au cri de « liberté pour les prisonniers politiques », une foule compacte a envahi les rues de Barcelone ce samedi pour réclamer la mise en liberté des neuf dirigeants indépendantistes incarcérés par la justice espagnole. La police municipale a comptabilisé environ 315 000 participants. La plupart portaient des vêtements ou des drapeaux rouge et jaune aux couleurs de la Catalogne. Le défilé s'est passé sans heurts, avant de se disperser en début d'après-midi. Cette mobilisation intervient après le refus de la Cour suprême, cette semaine, de libérer sous caution Jordi Sanchez. Le député catalan avait été désigné par le parlement pour être candidat à la présidence régionale de la Catalogne. Les anciens présidents d'associations indépendantistes Jordi Sanchez et Jordi Cuixart sont en détention provisoire depuis le 16 octobre. Ils sont considérés comme des membres du noyau dur ayant piloté la marche frustrée vers l'indépendance. « Rentrez à la maison » Six mois après les premières incarcérations, les manifestants ont empli la grande avenue Paralel. Leur slogan ? « Nous voulons que vous rentriez à la maison » : un message aux dirigeants indépendantistes en détention provisoire dans la région de Madrid, poursuivis pour « sédition », « détournements de fonds » ou le délit controversé de « rébellion », passible d'un maximum de 30 ans de prison. « Nous sommes de plus en plus nombreux à dénoncer la judiciarisation de la politique [...] et à dire qu'il faut donner une solution démocratique à ce conflit », ont clamé sur scène des acteurs catalans chargés de lire le manifeste des organisateurs. « Comme ils ne peuvent pas décapiter l'indépendantisme, ils essaient de le faire par la voie judiciaire, affirmait la manifestante Roser Urgelles, institutrice de 59 ans. Ils ont besoin de démontrer qu'il y a eu violence pour exécuter les peines qu'ils veulent, alors ils l'inventent, mais nous continuerons à manifester pacifiquement ». Des Catalans toujours divisés L'appel à manifester avait été lancé par une plateforme d'associations et syndicats créée en mars pour « défendre les institutions catalanes » et « droits et libertés fondamentales ». Le fait que les sections catalanes des deux grands syndicats, Commissions ouvrières et UGT, en fassent partie - aux côtés des associations séparatistes ANC et Omnium - a provoqué de vives protestations parmi leurs membres n'ayant jamais voulu de l'indépendance, dans une région très partagée. « Mais ce n'est pas une manifestation indépendantiste, avait affirmé le secrétaire général de l'UGT régionale, Camil Ros. C'est le moment de jeter des ponts et le problème de la Catalogne ne doit pas se résoudre dans les tribunaux, mais par le dialogue et la politique ». « Puigdemont, président » « Puigdemont, président », réclamaient des manifestants, dix jours après la remise en liberté de l'ex-président indépendantiste catalan Carles Puigdemont en Allemagne, où un tribunal a considéré que les charges pour « rébellion » n'étaient pas étayées pour son éventuelle extradition vers l'Espagne. Cependant, des magistrats espagnols ont transmis jeudi à leurs homologues allemands des éléments afin d'accréditer l'existence « de violences justifiant la rébellion », dans l'espoir d'obtenir la remise de M. Puigdemont à l'Espagne pour cette accusation. Cela n'a pas empêché l'indépendantiste de se réjouir hier sur Twitter de la mobilisation barcelonaise.
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