Barbarin : « J’ai manqué de courage et de détermination »
par LePoint
Dans une interview exclusive, le cardinal Philippe Barbarin s’est confié au « Point » alors que la cour d’appel de Lyon vient de le relaxer dans l’affaire Preynat. « L'arrêt de la cour d’appel, il m’a réconforté, évidemment ! La cour a reconnu que je n’ai jamais eu l’intention d’entraver la justice. » La cour d’appel de Lyon a cependant donné raison aux juges de première instance qui avaient reconnu qu’en mars 2010 le cardinal Barbarin était «précisément informé» des agressions sexuelles du père Preynat sur François Devaux sans les dénoncer. « J’ai surtout pensé, à tort, que l’affaire avait été définitivement traitée par mes trois prédécesseurs. J’ai donc cru que chacun, à sa place, avait agi au mieux et je me suis surtout préoccupé de m’assurer que Bernard Preynat n’avait plus commis le moindre acte contre des enfants depuis cette époque. » Quand j’ai demandé à Preynat : « Mais comment de telles choses sont-elles possibles de la part d’un prêtre ? », il m’a répondu : « Ce n’est pas la peine que je vous explique, vous ne comprendriez pas… » Là, j’aurais dû exiger, insister, et je regrette de ne pas l’avoir fait. Dans son interview au « Point », le cardinal dénonce l’utilisation du mot « couvert » pour qualifier son attitude dans cette affaire. Il prend également la défense de ses prédécesseurs en évoquant les différences de mentalité entre les années 80 et aujourd’hui. « Ces attaques dont j’ai été la cible ont été profitables : elles ont permis un réveil général. Les affaires sortent. Il faut éradiquer ce fléau et il n’est pas étonnant que l’Église prenne des coups. »
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