Bac 2022. Couac lors d’une épreuve dans un lycée à Nantes : les élèves exigent une solution rapide

Des élèves de terminale d’une filière bilingue redoutent d’avoir raté leur épreuve d’histoire car leur professeur, disent-ils, s’est trompé de programme durant l’année scolaire. Réunis ce vendredi 3 juin 2022 devant leur établissement avec leurs parents, ils livrent leurs inquiétudes et réclament un dénouement rapide du litige. « Certains d’entre nous visent une mention très bien car cela ouvre la porte à des bourses et des coups de pouce financiers pour la suite des études », confient-ils.Les larmes sont séchées mais la détresse demeure. Le stress aussi. Réunis ce vendredi 3 juin 2022 devant le lycée Nelson-Mandela à Nantes, des élèves de terminale d’une filière bilingue (section bachibac, soit un double cursus en français et en espagnol), ressassent « le cauchemar » ​qu’ils ont vécu mercredi. Tous redoutent d’avoir raté l’épreuve d’histoire car leur professeur, disent-ils, s’est trompé de programme durant l’année scolaire, anticipant le programme qui entrera en vigueur… à la rentrée prochaine.L’erreur a été mise au jour la veille de l’examen de façon inopinée. « Avec ma cousine, qui est aussi en filière bachibac en Bretagne, j’ai commencé à discuter de l’épreuve d’histoire à venir et la conversation est rapidement devenue surréaliste​, rapporte Baptiste, 17 ans. Je lui ai dit que toute ma classe voulait tomber sur la Deuxième guerre mondiale. Elle m’a répondu : « Tu plaisantes ? Ce n’est pas au programme de l’année, ça ». Elle a enchaîné en m’expliquant qu’elle croisait les doigts pour qu’il y ait un sujet sur l’Amérique latine. Là, j’ai manqué défaillir. Car l’Amérique latine, nous, on a complètement survolé. »Recherches sur Internet à la clé, les lycéens ont établi que leur enseignant s’était emmêlé les pinceaux dans les programmes. L’épreuve du lendemain (coefficient 15) a viré au psychodrame. Panique, « stress puissance 10 000 »​, larmes à la clé. « On a des camarades qui se sont effondrés » ​témoigne Simon, 18 ans, qui ambitionne de poursuivre des études de médecine. « Cela fait trois ans que l’on bosse dans un cursus qui demande plus de travail afin de décrocher un double diplôme et là, tous nos efforts risquent d’être anéantis »​.Une seule note en dessous de 10, en section bachibac, est éliminatoire pour le bac espagnol, rappellent les élèves. « Beaucoup d’entre nous visent une mention très bien car cela ouvre la porte à des bourses et des coups de pouce financiers, de la part de la Région ou de certaines banques, pour la suite des études »​, relève Lorane, 17 ans. « J’ai tenté de sauver les meubles durant l’épreuve mais mon rêve de poursuivre mes études en Espagne l’an prochain s’est quasiment envolé​, ​rapporte Léo Le Dreff. Je risque de ne pas avoir une assez bonne note avec les deux sujets qui sont sortis… »Les lycéens, soutenus par un collectif de parents, exigent « une réponse immédiate » ​de la part du rectorat pour balayer leurs inquiétudes. « Pour l’heure, je n’ai pas retrouvé la motivation suffisante pour me repencher sur mes cours en vue des prochains exams »​, appuie Léo Le Dreff. « À situation exceptionnelle, décision exceptionnelle​, assène Priscille Cortet, parent d’élève. Nous demandons que la note retenue pour l’épreuve d’histoire soit la meilleure entre celle obtenue lors du contrôle continu et cet examen »​.« Nous sommes là pour trouver une solution juste, pas un coupable​, énonce Christophe Gaudin, autre parent. On n’a rien contre l’enseignant qui a commis l’erreur, on voit bien qu’il n’y a pas assez d’effectifs sur le terrain dans l’Éducation nationale. »Les autorités académiques, et notamment l’inspection pédagogique régionale, ont été saisies du dossier, indique le rectorat. Des inspecteurs ont été dépêchés ce vendredi au lycée Mandela pour « évaluer la situation »​. Officiellement, leur lettre de mission vise à tirer au clair un litige portant sur « un point du programme que les candidats du lycée Nelson-Mandela n’auraient pas étudié, ou de manière incomplète en cours d’année »​.Le rectorat se veut rassurant et promet que « toutes les mesures seront prises pour que cette situation ne porte aucunement préjudice aux candidats »​. Sans pour autant donner de date de remise de sa copie.