Avec la fin annoncée du changement d'heure, quelle heure choisir ?
par Kangai News
Avec la fin annoncée du changement d'heure, quelle heure choisir ? Si la France venait à supprimer le changement d'heure, comme le préconise la Commission européenne, devrait-elle opter pour l'heure d'été, ou l'heure d'hiver ? Tout dépend de l'effet recherché, selon qu'on prenne en compte l'impact sur la santé, la question environnementale ou agricole ou la sécurité des automobilistes. Heure d'hiver ou heure d'été ? La Commission européenne veut mettre fin aux changements d'heure, en laissant chaque pays trancher. Un choix qui pourrait avoir des conséquences dans des domaines aussi variés que la santé ou les transports. François de Rugy est favorable à un tel abandon du changement d'heure et plutôt pour « réduire » l'écart avec l'heure naturelle du soleil. Mais « il faut discuter pour voir les voir effets concrets sur la vie quotidienne et sur les dépenses d'énergie », a rappelé vendredi le ministre de la Transition écologique sur France 2. Un impact sur la santé Globalement, « le changement d'heure perturbe notre horloge interne qui contrôle nos différents rythmes biologiques », souligne Véronique Fabre, chercheuse à l'Inserm. Lors du passage à l'heure d'été, le « manque de sommeil peut provoquer une chute de l'attention, occasionner de la somnolence, de la nervosité ou dégrader l'humeur », selon la chercheuse. Cette perte d'une heure de sommeil s'inscrit dans le cadre d'un manque de sommeil plus général qui inquiète les médecins. Différentes études font état d'une hausse des infarctus du myocarde ou des crises cardiaques après le passage à l'heure d'été. « A priori on est quand même fait pour vivre avec le soleil », rappelle Joëlle Adrien, spécialiste du sommeil à l'Hôtel-Dieu à Paris. En France l'heure d'été correspond à deux heures d'avance sur l'heure solaire, ce qui « n'est pas une bonne idée ». Des spécialistes des rythmes biologiques recommandent de rester à l'heure d'hiver. Des économies d'énergie Le changement d'heure a été instauré en France en 1976, après le choc pétrolier, dans le but de limiter l'utilisation de l'éclairage artificiel. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui avait lancé en 2006 une étude d'évaluation des impacts énergétiques du régime d'heure d'été, actualisée en 2009, « le changement d'heure permet des économies d'énergies et de CO2 réelles mais modestes, pour un coût quasi-nul de mise en oeuvre ». En 2010, elle chiffrait les gains sur l'éclairage à 440 GWh, soit l'équivalent de la consommation en éclairage d'environ 800 000 ménages, grâce au passage à l'heure d'été. L'agriculture pour l'heure d'hiver Le monde agricole penche plutôt pour l'heure d'hiver. « Durant les moissons, en plein été, on a un décalage de deux heures avec l'heure solaire. Du coup on démarre plutôt tard et on est obligé parfois de finir de nuit », explique Luc Smessaert, membre de la commission changement climatique à la FNSEA. Les agriculteurs, calés sur le soleil, « auraient intérêt à avoir la même heure toute l'année », souligne-t-il. Par ailleurs, le changement d'heure « est toujours un moment de stress par rapport aux animaux ». Pour les producteurs laitiers par exemple, « on a besoin d'avoir une régularité au niveau de la traite, qui est un phénomène physiologique ». « Le changement horaire est plutôt fait pour un monde urbain, que pour un monde rural qui prend en compte le cycle de la nature », selon lui.
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