Avant Dernière rénovation, trois exemples de désobéissance civile dans l’Histoire
par Huffington Post
POLITIQUE - Le 5 novembre, le match de rugby entre Toulouse et le Stade Français est interrompu une dizaine de minutes. Deux militants du collectif Dernière Rénovation se sont attachés aux poteaux. « Il nous reste 872 jours » et « Le 49.3 tue », peut-on lire sur leurs teeshirts. Cette action n’est pas isolée : routes bloquées, Tour de France interrompu... L’objectif des militants de Dernière Rénovation est précis : ils veulent la rénovation globale du parc immobilier français d’ici 2040. Pour interpeller l’opinion et obliger le gouvernement à agir, ils emploient ce qu’ils appellent la « résistance civile ». L’expression en rappelle une autre : « désobéissance civile ». Au sens strict, il s’agit de désobéir à une loi pour mieux la dénoncer. Mais le terme est plus généralement employé dès que les actions des manifestants sont susceptibles de tomber sous le coup de la loi. Est-ce efficace ? Réponse en trois exemples. Les suffragettes anglaises L’un des premiers exemples de désobéissance civile se passe en Angleterre, au XIXe siècle. Les femmes réclament le droit de vote et lancent le « mouvement suffragistes ». La presse de se moque et parle des militantes comme des « suffragettes » . Elles feront entrer le nom dans l’histoire. En 1903, face à l’inefficacité des actions pacifiques, Emmeline Pankhurst fonde un groupe radical qui assume des actions violentes. Les suffragettes tentent d’abord d’envahir le Parlement britannique, revendiquent l’attentat à la bombe au domicile du Premier Ministre David Lloyd George... Lors d’une course hippique, Emily Davidson va jusqu’à sacrifier sa vie, en se jetant sous les sabots du cheval du roi. Ces actions leur valent des séjours réguliers en prison. Mais en 1918 elles sont enfin entendues : les femmes, sous certaines conditions, obtiennent le droit de vote en Angleterre. Le préservatif sur la place de la Concorde En France, en 1989, l’association Act Up est créée. Elle veut faire entendre la voix des personnes malades du SIDA et obliger le gouvernement à agir pour lutter contre ce virus. Banderole sur les tours de Notre-Dame en 89, cercueil et happening devant le ministère de la Santé en 92… On les connaît surtout pour avoir déroulé un préservatif rose sur l’obélisque de la Concorde pour la journée mondiale de lutte contre le sida. Six jours plus tard, le Premier ministre Édouard Balladur déclare que « la lutte contre le SIDA constitue l’une des tâches prioritaires du Gouvernement » et annonce une campagne de sensibilisation nationale auprès des 16-18 ans. Notre-Dame-des-Landes Août 2009, Loire-Atlantique. La construction de l’aéroport Nantes-Notre-Dame-des-Landes, sur une zone humide préservée, est contestée par des manifestants écologistes qui s’installent sur place. La « ZAD » pour « Zone à Défendre » s’organise. L’action n’est pas violente mais s’inscrit dans la durée. Les Zadistes passent des mois sur place, voire même s’y installent pour certains. Entre 2009 et 2017, les procédures judiciaires se multiplient, toujours en défaveur des militants. L’expulsion des militants est décidée par la justice en 2016 mais ne sera jamais effective. Le 17 janvier 2018, Édouard Philippe annonce l’abandon du projet malgré un référendum citoyen où les partisans de la construction de l’aéroport l’ont emporté. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/
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