AUDIO. Le billet décalé de Calixte de Nigremont : Un puzzle de 800 000 pièces

par Ouest France

 Ou « René, encore… » Chaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant un Anjou indépendant« Les évènements que j’évoquais, ici même, la semaine passée n’auront pas mis longtemps à faire voler en éclats la relative paix civile qui caractérisait la société angevine (que la plupart des observateurs considèrent généralement comme assez pondérée – doux euphémisme pour ne pas dire tiède). Il aura suffi qu’un chariot élévateur promène devant le château d’Angers, comme nous le rapportions, une réplique grandeur nature de la statue du roi René pour plonger l’Anjou dans une zizanie à côté de laquelle une réunion du conseil d’administration d’Orpéa fait figure de croisière d’agrément dans les Cyclades. La raison du chaos dans lequel nous sommes plongés ? La translation du bon roi René (entendez de son bronze par David d’Angers, le souverain lui-même – enfin, ce qu’il en restait – ayant été dispersé par les fureurs révolutionnaires) et de son piédestal… Cette affaire a fracturé notre société aussi sûrement qu’un tibia sur une piste de ski… La nation angevine est désormais divisée en autant de partis opposés que le monument a d’emplacements possibles. Un puzzle de 800 000 pièces (comme autant d’habitants) Rappelons que la doublure lumière du monument a été testée sur trois positionnements (en haut de la place Kennedy – ce qui aurait les faveurs de l’urbaniste en charge du réaménagement, au milieu – soutenu par l’architecte en chef des Monuments historiques, et en bas) qui chacun ont leurs partisans, et donc, aussi, leurs détracteurs. Ajoutez à cela, ceux qui voudraient que la statue soit installée place de l’Académie, ceux qui la voudraient au pied du château, en bord de la Maine, ceux qui ne voient pas au nom de quoi on la déplacerait, ceux qui voudraient qu’on la détruise purement et simplement, sans parler de ceux qui la voudraient dans leur jardin… Bref, personne n’est content. Alors, moi, je veux bien me mettre en quatre pour mener la nation angevine sur le chemin « montant, sablonneux, malaisé » de l’indépendance, mais il va falloir arrêter de tout faire pour opposer nos compatriotes parce qu’au bout du compte, l’Anjou libre ressemblera plus à un puzzle de 800 000 pièces (comme autant d’habitants) qu’à une nation souveraine. »

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