AUDIO. Le billet décalé de Calixte de Nigremont : Sept ans !

par Ouest France

La chronique de Calixte. Ou « Jean Moulin en dentelles ». Chaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant.Sept ans ! Il m’aura fallu sept ans pour comprendre ce qui pourtant sautait aux yeux (et, sans vouloir vous jeter la pierre, ce que vous vous étiez bien gardé de me faire remarquer, ce qui, de facto, fait de vous qui me lisez des traîtres à la cause). Certes, je ne prétends pas être d’une grande vivacité d’esprit, mais quand même… Ce billet indépendantiste qui (depuis sept saisons, donc) se veut la voix officielle de l’Anjou libre, portant haut et fort, dans le monde, notre projet de libération du Maine-et-Loire, détaillant notre stratégie, exposant les progrès de notre combat, et, pour tout dire, prétendant en défendre la légitimité, pourrait en être, au contraire, le fossoyeur. Car, je le découvre, voilà sept ans que, chaque samedi matin, dans les caves bunkerisées de la (somptueuse puisque, rappelons-le, installée dans les murs de l’ancienne abbaye Saint-Aubin dite « saint Aubin le riche ») préfecture de Maine-et-Loire, se réunit une cellule anti-indépendantiste présidée, me dit-on, par le préfet lui-même et comprenant divers membres du GIGN, officiers de la DGSI, envoyés du Quai d’Orsay… Là, ce cabinet noir épluche chacun des billets indépendantistes, pèse chacune de mes lignes, étudie chacune de mes tournures (de phrase, s’entend, pas ma silhouette) et, sans doute, interprétant les informations qui s’y trouvent, contrecarre toutes nos stratégies pour la libération de l’Anjou (ce qui explique pourquoi nous ne sommes toujours pas indépendants). 281 billetsBenêt que je suis, il aura donc fallu 281 billets (y compris celui-ci) pour que je comprenne que, si notre cause n’avançait pas, la faute n’en incombait qu’à ma sottise (et à ma propension naturelle à agiter chaque samedi sous les yeux des séides du gouvernement français nos plans les plus secrets). C’est pourquoi (asseyez-vous si vous êtes debout et prenez un cordial si vous êtes d’une nature fragile), le cœur lourd et l’âme marteaupiqueurisée par la détresse, je vous annonce officiellement que, à compter de ce jour, je cesse (définitivement) la publication de ces billets indépendantistes pour gagner une manière de maquis littéraire (un peu comme Jean Moulin mais dans une version plus ampoulée). Je vous remercie, cher lectorat, de l’obligeante attention que vous avez portée, au fil de ces sept années, à mes billevesées angevino-centrées et ne puis vous quitter sans vous prier de prendre soin de cette (paisible) nation qui nous est commune, il n’est de plus doux pays au monde. Vive l’Anjou libre !

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