AUDIO. Le billet décalé de Calixte de Nigremont : Les deux Renés
par Ouest France
Ou « Ce qu’on voyait place Kennedy, lundi… » Chaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant.Je suis, je le confesse, assez peu porté au mysticisme et pourtant, lundi matin, alors que le hasard me faisait passer devant le château d’Angers, j’ai été touché par la grâce. Une vision (de nature divine, à n’en pas douter) m’a fait apparaître notre bon Roi René, en armure, sur son haut piédestal de tuffeau. Et là, tout soudain, miracle : le colosse de bronze s’est dédoublé. Tandis qu’un des René d’Anjou restait en place, l’autre s’élevait dans les airs et bondissait, en trois sauts successifs, vers le haut de la place Kennedy. Plongé dans un océan de béatitude (aussi sûrement qu’un churros dans un bain d’huile de tournesol – à l’époque où celle-ci ne se négociait pas au prix d’un saumur champigny Clos Rougeard dont la bouteille avoisine le millier d’euros), je tombais sur le sol les bras en croix en invoquant tous les saints du Paradis, les dieux du panthéon gréco-latin, les divinités orientales et moyen-orientales, bref tout ce qui pouvait être à l’origine de ce prodige."Le Roi René en vadrouille"Ce n’est qu’en relevant le nez et en m’apercevant que le roi René et son piédestal étaient juchés sur un chariot télescopique façon Manitou, que je me suis dit que quelque chose n’allait pas dans cette apparition (tant il est de notoriété publique que les prodiges d’ordre divins ne font que rarement appel à des Manitous – excepté chez les Sioux) et, de fait, ce que je voyais ce matin-là n’était (hélas) pas une manifestation supra naturelle qui, faisant de moi une manière de Jeanne d’Arc angevine (en plus hormoné, quand même. Encore que…), aurait guidé l’Anjou sur la route de la libération mais bien plutôt les tests grandeur nature préfigurant le déplacement de la statue sculptée par David d’Angers qu’un réaménagement prochain doit faire quitter son emplacement actuel, pourtant choisi à l’origine par son donateur, Théodore de Quatrebarbes.Considérant que le monument encombre la circulation, la ville d’Angers a fait réaliser une copie du monument en balsa et polystyrène et, lundi dernier, le promenait sur la place Kennedy afin de voir quel emplacement accommoderait le mieux le bon Roi René.Quelle sera la prochaine villégiature de ce qui est à l’Anjou ce que la Statue de la Liberté est aux États-Unis ? Vous le saurez en suivant un prochain épisode de notre grand feuilleton « Le Roi René en vadrouille ».
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