AUDIO. La chronique de Calixte : Un congrès en Anjou

par Ouest France

... Ou notre contribution à la paix mondiale. Chaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant.« À l’heure où j’écris ces lignes, l’Europe est en paix : l’Ukraine, sur laquelle le monde a les yeux rivés, jouit (encore) de toute son intégrité territoriale (après que la Crimée lui a été distraite, il y a quelques temps déjà, par son encombrant voisin russe). Le chef d’État russe, justement, est, lui, plus sollicité qu’un rendez-vous chez l’ophtalmologiste.Quant aux chaînes d’information en continu, qui font l’actualité aussi sûrement que le thermomètre fait la fièvre (et le test PCR, l’Omicron) elles n’en ont que pour un quarteron de camping-cars partis à l’assaut des beaux quartiers parisiens. Mais pour combien de temps ? La nation angevine, fidèle à sa vocation européenne, héritée de quelques siècles de présence sur divers trônes sicilo-hongro-anglo-hispano-hiérosolymitain, se doit, avant que la Russie ne se jette sur son voisin (comme le commentateur politique, sur le dernier sondage présidentiel) de tout mettre en œuvre pour ramener le calme et la pondération dans l’équilibre géopolitique. Poisson de Loire au beurre blanc C’est pourquoi notre peuple propose aux chancelleries occidentales (et aux orientales également, pourquoi se priver…) de se retrouver, durant un week-end, dans une de ces somptueuses demeures qui sont l’apanage de l’Anjou (nous n’avons que l’embarras du choix : Brissac, Montgeoffroy, Montreuil-Bellay, les Plessis-Bourré et Macé, Serrant, Brézé, Saumur… Dois-je continuer ?) pour un congrès qui mettra fin à cette méchante affaire ukrainienne. Comment, dans le cadre enchanteur d’un de ces châteaux monumentaux, dégustant une de ces spécialités gastronomiques dont nous avons le secret (n’importe quel poisson de Loire au beurre blanc calmerait les ardeurs du dictateur le plus expansionniste et ferait d’un Gengis Kahn, un Dalaï Lama ou d’Attila, un pacifiste aussi convaincu qu’une candidate à l’élection de Miss France) en sirotant un de ces crus dont notre terroir a le secret, pourrait-on avoir envie d’annexer le Donbass (ou, d’ailleurs, le Haut-Karabagh, la Corée du Sud ou la Meurthe-et-Moselle).Il n’est pas mauvais, je crois, que le monde nous soit redevable d’une paix, sinon éternelle au moins assez durable, pour que l’Anjou ait le temps de négocier sa sécession. »

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