AUDIO. La chronique de Calixte : la cité Plantagenêt
par Ouest France
... Ou le geai paré des plumes du paon.Chaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant. "Le journal Le Monde s’est pris d’une passion soudaine et dévorante pour l’Anjou. Après s’être entiché des Mauges, il y a quelques semaines, c’est aujourd’hui pour Angers que celui que l’on considère toujours comme le « journal de référence » (comme s’il y avait encore, à notre époque, un « journal de référence » – à part, bien évidemment, celui que vous êtes en train de lire) a une tocade. Tocade toute relative au vu de la condescendance avec laquelle l’article traite la capitale de notre futur état souverain considérée comme « bourgeoise », « industriellement pauvre » et « endormie ». Entre deux remarques dédaigneuses, l’on fait état de ce qu’Angers était « autrefois berceau de la dynastie Plantagenêt » ce qui me donne matière à enfourcher mon nouveau cheval de bataille : la dépossession de notre patrimoine culturel. Car, même Le Monde en convient, nous sommes le berceau des Plantagenêt, une honnête famille angevine qui a fait son petit bonhomme de chemin dans l’histoire de l’Europe médiévale avec quelques succès qui l’amèneront, notamment, à la tête de l’Angleterre. Mais voilà-t-il pas que La Sarthe (oui, vous lisez bien : La Sarthe !) entend nous disputer la légitimité de notre « Plantagenêité ». Depuis 2003, avec les motivations touristiques les plus évidentes (Plantagenêt en terme de rayonnement international est sans doute moins porteur que les 24 heures mais plus que la rillette …), ce qui a de tout temps été connu sous le nom de « Vieux Mans » (la plus délicieuse, je n’en disconviens pas, des cités médiévalo-renaissances, blottie autour de l’admirable cathédrale Saint-Julien) se fait appeler « Cité Plantagenêt », au prétexte que NOTRE Henri II (le premier de ceux que les Anglais appellent « rois angevins » - si ça n’est pas une preuve) y serait né. Nous ne jetterons pas la pierre aux avisés manceaux de, comme dans la fable de La Fontaine, se parer des plumes du paon, puisque c’est nous, l’Anjou, qui avons négligé nos intérêts mémoriels… Si nous n’avions abandonné l’héritage culturel des « Angevins kings », c’est chez nous que les touristes étrangers aux poches remplies de bank notes se presseraient, au lieu de quoi, ils arpentent la « Cité Plantagenêt »… au Mans !"
Vidéo suivante dans 5 secondes