Les intentions du président de transition de renverser fin 2020 le chef de l'Etat démocratiquement élu Ibrahim Boubakar Keita restent un mystère.
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Manifestation contre la présence militaire française au Mali le 4 février 2022 à Bamako. PALOMA LAUDET / COLLECTIF HORS FORMAT POUR "LE MONDE"
En quelques mois, son portrait est devenu un symbole pour tous les détracteurs de la France en Afrique, et le Mali est devenu le visage inattendu d'une révolte grandissante à son paroxysme. Cependant, personne ne sait s'il aime le rôle.
Le colonel Assimi Goïta a des verbes rares et l'art de rester mystérieux. Dix-huit mois après son passage à Bamako, le secret ne s'est guère dissipé autour de l'ancien commandant des forces spéciales maliennes devenu président par intérim. Lumière? Il a tenu le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga prêt à lancer une nouvelle salve verbale sur la France, tandis que son chef des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, était chargé de tisser de nouvelles alliances stratégiques et de desserrer l'étau. La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a placé le pays sous blocus économique.
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De la montagne du palais Kuluba surplombant la capitale, il n'a pas dit un mot, a façonné l'image d'un président militaire et a assumé la mission de récupérer la terre perdue au Mali. Au lendemain de l'imposition des nouvelles sanctions régionales, le 10 janvier, il a simplement appelé "tous les Maliens à se rassembler, sans exception, pour affirmer notre opposition de principe" et a demandé à ses compatriotes de "maintenir le calme et la tranquillité" alors que le Mali choisissait de "prendre en main son propre destin en traçant sa propre voie".
Quatre jours plus tard, des dizaines de milliers de Maliens descendent dans la rue pour manifester leur soutien face au « diktat » de la Cedeao et de la France. Lui reste dans l’ombre, aussi muet que l’institution dans laquelle il a été élevé et s’est construit.
Evidente mansuétude
Fils d’un capitaine, Assimi Goïta est un pur produit de ces forces armées maliennes (FAMa), décimées depuis dix ans par une guerre contre les groupes djihadistes et humiliées par les ex-mouvements rebelles touaregs et arabes qui ne leur ont jamais permis de reprendre pied au nord du pays. Toujours sanglé dans son treillis de combat mais ne se déclarant jamais fermé au dialogue, Assimi Goïta tente d’incarner la face la plus conciliante de la junte qu’il dirige, mais avec quelles intentions ?
S’il a été choisi, selon plusieurs sources, par
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