Au cœur de l'Europe, le cannabis pousse tranquillement en Albanie
par Ça Zap - Zapping TV
Au cœur de l'Europe, le cannabis pousse tranquillement en Albanie. L'Albanie est-elle en train de devenir un narco-État ? La production et l'exportation de cannabis explosent, notamment vers l'Italie. Grâce à la passivité du gouvernement. Les collines qui enserrent le village de Lazarat, au sud de l'Albanie, ont longtemps alimenté le marché local du cannabis. Mais depuis l'arrivée au pouvoir du Premier ministre socialiste Edi Rama, en 2013, la production s'est étendue à tout le territoire. Selon les données de la Guardia di Finanza, la douane italienne qui dispose d'un bureau en Albanie, 743 000 plants auraient été détruits en 2016, contre seulement 46 000 en 2014. Protégés par la police Dans les montagnes, les paysans abandonnent leurs terres, qui rapportent peu. Ils préfèrent travailler dans les plantations, où ils peuvent toucher 20 € par jour, dans un pays où le salaire minimum n'atteint pas 160 € par mois. La production est massivement exportée vers l'Italie et, dans une moindre mesure, vers la Grèce. « La police protège les trafiquants. Et la drogue est exportée à l'étranger depuis les bases aériennes et navales de l'armée », n'hésite pas à avancer Dritan Demiri, éphémère ministre de l'Intérieur d'un gouvernement de transition qui a préparé les législatives du 25 juin. Proche du Parti démocratique (opposition), il dénonce un système qui remonterait jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir. Fin octobre, le cousin de l'ancien ministre de l'Intérieur, Saimir Tahiri, a été arrêté en Sicile, accusé d'avoir importé des armes en Italie et 3,5 t de cannabis. Le parquet albanais réclame l'arrestation de Saimir Tahiri, mais le Premier ministre, Edi Rama, a jusqu'à présent refusé de lever son immunité parlementaire. Face à la multiplication des affaires, les ambassades occidentales - restées jusqu'alors discrètes pour ne pas gêner le gouvernement du très proeuropéen Edi Rama, perçu comme un garant de la stabilité régionale - commencent à hausser le ton. L'ambassadeur des États-Unis, Donald Lu, s'est étonné de n'avoir vu, en 2016, « aucune condamnation, aucune arrestation et aucune poursuite de gros poissons » impliqués dans le trafic de drogue.
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