Attentats : «L'Etat traite ce type de drame avec du sparadrap», selon Kepel

par Libération

Invité ce lundi sur BFM TV et RMC, Gilles Kepel, spécialiste de l'islam et du monde arabe contemporain, est revenu sur les attaques meurtrières perpétrées vendredi 26 juin en France, en Tunisie et au Koweit. Au lendemain de l'évocation par Manuel Valls d'une «guerre de civilisation», le politologue tente de tempérer la tournure employée par le Premier ministre. «Il ne s'agit pas, Manuel Valls l'a dit par ailleurs, d'opposer l'islam en général à l'Occident en général. Mais évidemment, le terme est ambigu. Je pense qu'on lui fait un mauvais procès, car ce n'est pas ce qu'il a dit. Il a parlé de la civilisation face à la barbarie d'une certaine manière. Or, effectivement, quand on voit un chef d'entreprise décapité, que l'image est postée sous forme de selfie envoyé à un copain qui se trouve à Raqqa, ville syrienne sous le contrôle de l'Etat islamique, on a effectivement l'impression que la civilisation est à défendre face à la barbarie.» Pour Gilles Kepel, le problème vient surtout de la façon dont l'État traite le problème de la radicalisation. «L'Etat traite ce type de phénomène, de drame, avec de l'aspirine et du sparadrap», estime-t-il. «Tout le monde ne parle que de déradicalisation, aujourd'hui, en France. Avant de faire la déradicalisation, il faut d'abord comprendre quels sont les mécanismes de la radicalisation», souligne le spécialiste.

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