Attentat du Drugstore à Paris. Perpétuité à nouveau requise contre Carlos.

par Ça Zap - Zapping TV

Attentat du Drugstore à Paris. Perpétuité à nouveau requise contre Carlos. Depuis le 5 mars, Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, comparaît devant une cour d'assises spéciale pour l'attentat meurtrier du Drugstore Publicis en 1974. L'accusation a requis ce mercredi à nouveau la perpétuité à son encontre. L'accusation a requis mercredi la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre d'Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, jugé en appel devant la cour d'assises de Paris pour l'attentat meurtrier du Drugstore Publicis en 1974. Figure du terrorisme « anti-impérialiste » des années 1970-80, Carlos avait été condamné à la prison à vie en mars 2017 pour avoir lancé une grenade dans la galerie marchande du grand magasin parisien, faisant deux morts et 34 blessés. Il comparaît depuis le 5 mars devant une cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, en charge des crimes terroristes. Dans ce dossier vieux de presque 44 ans, il n'y a pas d'ADN, pas de vidéosurveillance, pas d'aveu, mais « l'intime conviction » de l'avocat général Rémi Crosson du Cormier, pour qui « l'ensemble des éléments de l'enquête... permettent de dépasser le doute raisonnable » et désignent Carlos comme « l'auteur de l'attentat perpétré au Drugstore ». Se défendant d'être « le pantin d'un procès politique » comme l'en accuse la défense, le représentant du ministère public a dit avoir espéré de l'accusé, au soir de sa vie, « une prise de conscience publique... la reconnaissance d'actes cruels et insensés », de « souffrances qui ne se prescrivent pas ». Parcours criminel Le « Chacal », qui affronte à 68 ans son dernier procès, a écouté parfois avec agacement mais surtout avec ennui la charge portée contre lui. A l'audience, il avait critiqué la faiblesse des preuves à son encontre tout en revendiquant de nombreuses exécutions au cours de sa vie au nom de la « résistance palestinienne ». Incarcéré en France depuis son arrestation en 1994 au Soudan, Carlos a déjà été condamné deux fois à la peine maximale par la justice française, pour trois meurtres en 1975 et pour quatre attentats à l'explosif (11 morts et 191 blessés) en 1982 et 1983. L'attaque du Drugstore, qui « marque le début du parcours criminel de Carlos en France » selon l'accusation, a eu lieu le 15 septembre 1974 à Paris, à 17h10: une grenade lancée par un homme depuis le restaurant en mezzanine du Drugstore avait explosé dans la galerie marchande en contrebas, à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes. Grenades volées Pour l'accusation, cet attentat visait à faciliter la remise en liberté d'un Japonais arrêté à Orly, membre de l'Armée rouge japonaise. Ce mouvement était proche d'une branche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dont Carlos était devenu l'un des bras armés en Europe. La grenade jetée au Drugstore était, selon cette hypothèse, le moyen de pression choisi par Carlos pour accélérer la libération du révolutionnaire nippon. L'avocat général a rappelé que plusieurs témoignages étaient venus appuyer cette thèse, notamment celui d'un ancien compagnon d'armes repenti, Hans Joachim Klein, qui assure que Carlos lui a raconté avoir jeté une grenade. Le magistrat a aussi estimé que le travail d'enquête avait permis de prouver que la grenade utilisée au Drugstore provenait « bien du même lot » volé en Allemagne que celles retrouvées chez une maîtresse de l'accusé et utilisées lors d'une prise d'otage à La Haye. Il a également relevé la revendication de cette action par Carlos lui-même dans une interview parue fin 1979 dans le magazine El-Watan Al-Arabi. Entretien que l'intéressé a ensuite affirmé n'avoir jamais donné. D'une voix calme, l'avocat général a relevé « l'immense paradoxe de Carlos », militant et opportuniste, aux antipodes de l'imagerie romanesque révolutionnaire. Il a décrit un accusé qui revendique avoir tué plus que tout autre au nom de sa cause mais jamais les crimes dont on l'accuse, un homme qui engage des « opérations d'envergure » pour « servir des intérêts personnels », comme en 1974. La défense plaidera jeudi. Le verdict est attendu vendredi.

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