Attentat de Karachi. Les enquêteurs privilégient toujours la piste du terrorisme islamiste
par Kangai News
Dix-sept ans après l'attentat de Karachi, les enquêteurs français continuent de privilégier « la piste islamiste », et non celle de représailles à la décision de mettre fin à un pacte de corruption qui aurait permis de financer la campagne présidentielle d'Édouard Balladur. Le dossier de l'affaire Karachi est tentaculaire. Et l'enquête antiterroriste est toujours en cours, tandis qu'un procès s'est ouvert lundi à Paris pour six protagonistes dans le volet financier de cette affaire. Trois politiques, un industriel et deux intermédiaires sont soupçonnés d'avoir pris part à un système de commissions en marge de contrats d'armement, ayant donné lieu au versement de rétrocommissions - illégales - qui ont pu servir à financer la campagne d'Édouard Balladur en 1995. Quinze morts dans un attentat en 2020 L'affaire de Karachi doit son nom à l'attentat qui avait fait le 8 mai 2002 quinze morts, dont onze employés français de la Direction des chantiers navals (ex-DCN), et blessé douze autres dans la ville pakistanaise. Tous travaillaient à la construction d'un des trois sous-marins Agosta vendus à ce pays, sous le gouvernement Balladur (1993-1995). Alors que l'enquête antiterroriste privilégiait initialement la piste d'Al-Qaïda, elle a commencé à explorer en 2009 la thèse de représailles à la décision de Jacques Chirac, tombeur d'Édouard Balladur à la présidentielle, d'arrêter le versement de ces commissions. « La piste islamiste reste privilégiée » Or, dans une note de synthèse adressée en avril 2019 au juge d'instruction qui a repris le dossier, la DGSI affirme que « à ce stade des investigations, la piste islamiste comme explication de l'attentat de Karachi reste celle privilégiée ». « Le contexte de l'après-11 septembre 2001, l'intervention militaire française contre les talibans et plus généralement les menaces contre les intérêts occidentaux à cette époque et dans cette région du monde sont des éléments qui sont susceptibles d'accréditer cette thèse », souligne la DGSI, tout en concédant qu'« aucun élément nouveau n'a pu être recueilli sur les auteurs de cette action terroriste ».
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