Après le Mali, la France va intervenir en Centrafrique
par euronews-fr
Près d’un an après le début de l’opération Serval au Mali, la France s’apprête à intervenir à nouveau en Afrique au risque de relancer le vieux débat sur le paternalisme français à l‘égard des anciennes colonies. Cette fois c’est la Centrafrique qui est au coeur des inquiétudes, Les nations unies elles même appelent à agir urgemment. Dès la deuxième résolution attendue prochainement, une opération “coup de poing” sera lancée.Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères : “Dans cette opération qu’est ce que nous visons? D’abord venir en aide à une situation humanitaire abominable. Ensuite rétablir la sécurité dans un pays qui est en train d’imploser. Troisièmement permettre une transition politique, car les autorités là-bas sont transitoires.” Les autorités centrafricaines sont issues d’un coup d’Etat en mars dernier contre le président au pouvoir depuis 10 ans, François Bozizé. A l’origine du coup d’Etat, Michel Djododia, à la tête de la coalition militaire Seleka. Provenant du nord du pays elle est majoritairement musulmane, dans un pays à 80% chrétien. Mais le président ne contrôle plus ses troupes qui refusent de désarmer et s’attaquent aux populations chrétiennes En fait Djododia ne contrôle presque plus rien. En bleu sur la carte les zones instables du pays. La situation touche l’ensemble de la population. 10 % des centrafricains ont fui leurs maisons. 25 % ont un besoin urgent d’aide alimentaire.Pour rétablir la sécurité les effectifs militaires africains et français déjà sur place devraient donc être renforcés dans les prochains jours. L’objectif aussi : éviter un débordement aux pays frontaliers eux mêmes très instables. Même les partisans de Djododia sont en colère contre la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire du pays : “Vraiment je suis déçue, crie cette femme. Quel est le rôle de papa Djotodia? Il est venu, il nous a dit: “il est le libérateur”, “il est notre père”. Il dort! Ou il regarde je sais pas quoi… Je sais pas s’il somnole. On va nous tuer tous là.. Il va vivre, il va diriger le pays avec qui? “La France est attendue avec impatience. Les rebelles de la Seleka sont vus comme des assassins par les populations qu’ils harcèlent. En face, des milices chrétiennes d’autodéfense se sont organisées et contribuent à développer le climat de violence. Ce que l’on redoute : que le pays sombre dans une guerre de religion, alors que chrétiens et musulmans ont toujours vécus jusque là en bonne entente, ou qu’il devienne un refuge pour terroristes, avec l’infiltration d‘éléments déstabilisateurs étrangers, venus d’Ouganda, du Soudan ou du Nigeria.
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