André Choulika en est convaincu : l'ingénierie des génomes et les « ciseaux ADN » ouvrent de nouvelles perspectives en matière de traitement des cancers. Mais de quoi s'agit-il exactement ? Le fondateur et PDG de l'entreprise Cellectis, une « biotech française » fondée en 1999, explique : « Les ciseaux ADN sont de véritables ciseaux physiques. Et il faut voir en l'ADN une vraie molécule qui est comme un fil que l'on peut prendre, soulever et couper avec des ciseaux ».
Dans ce contexte, « il s'agit de ciseaux microscopiques qui peuvent entrer à l'intérieur des cellules et donner un coup de ciseau à un endroit extrêmement précis de l'ADN et permettre de faire une correction, une modification, une suppression d'un morceau de gène. Et cela ouvre des perspectives considérables », poursuit André Choulika.
Parmi celles-ci, Cellectis espère transformer des cellules et en faire des armes pour lutter contre les tumeurs identifiées en les attaquant. « Ce sont des petites cellules qui ont une tête chercheuse que l'on va introduire avec une modification génétique de la cellule, que l'on appelle un CAR. (...) Elle va reconnaître une cellule cancéreuse, se fixer dessus, la tuer (...) » détaille M. Choulika.
Lors de l'interview, l'entrepreneur revient également sur le coût de cette technologie, la possibilité de la déployer à grande échelle ainsi que sur le partenariat entre Cellectis et le groupe pharmaceutique américain Pfizer. Il aborde aussi les questions éthiques que soulèvent « les ciseaux ADN » et invite à un débat public qui ne se limite pas aux scientifiques, mais à l'ensemble de la société.
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