Amiante : "une giffle pour les victimes"
par euronews-fr
La tenue d’un procès de l’amiante, attendu depuis 21 ans par les associations de victimes, s’est encore éloigné un peu plus ce mercredi. Le parquet de Paris a requis l’arrêt des poursuites dans 14 enquêtes en rapport avec l’un des plus grands scandales sanitaires en France.Motif évoqué par les magistrats : il est impossible de dater l’exposition et la contamination des victimes. Ils s’appuient pour cela sur un rapport remis en début d’année.L’association nationale de défense des victimes de l’amiante (ANDEVA) conteste l’interprêtation faite du rapport par le parquet, et dénonce un naufrage juridique.“Les victimes l’ont prise comme une véritable giffle, comme une marque de mépris (...) Ce n’est pas une date après laquelle il faut courir c’est tout simplement une période d’exposition qu’il faut prendre en compte, et cette période d’exposition, on est capable de la fixer puisqu’elle correspond aux contrats de travail, aux lieux de travail, sur lesquels l’exposition a pu avoir lieu“ explique Alain Bobbio, secrétaire national de l’Andeva joint par Skype. L’ANDEVA redoute que l’amiante fasse 100 000 victimes à l’horizon 2015. Elle a déposé les premières plaintes pour homicides involontaires et blessures involontaires aux côtés des salariés d’Eternit… en 1996.“Je crois que dans ce procès de l’amiante, 21 ans d’instruction, il y a une raison à cela, pourquoi est ce que ca traîne. Bien sûr que c’est une affaire complexe, mais il y a une absence de volonté, et plus préciément une volonté d‘éviter un procès des responsables de l’amiante, c’est à dire des politques, des industriels“, regrette Alain Bobbio.L’ANDEVA s’attend désormais à une pluie de non-lieux dans les affaires emblématiques. Elle a d’ores et déjà annoncé son intention de déposer systématiquement des recours.
Vidéo suivante dans 5 secondes