Alpes. Une « cordée solidaire » de 300 personnes en soutien des migrants.

par Ça Zap - Zapping TV

Alpes. Une « cordée solidaire » de 300 personnes en soutien des migrants. Plus de 300 personnes ont participé dimanche à une « cordée solidaire » partie de Névache pour s'engager vers le col de l'Echelle (Hautes-Alpes) qui culmine à 1 700 mètres. Ce col est devenu ces derniers mois un lieu de passage des migrants et rendu périlleux avec la neige. Organisée par des professionnels de la montagne - guides, accompagnateurs, pisteurs-secouristes, gardiens de refuge -, cette marche dans la vallée de la Clarée, démarrée par -14 degrés, regroupait des militants du Briançonnais mais aussi de Savoie, de Haute-Savoie, de l'Isère, de la Drôme. Les Alpes-Maritimes étaient représentées par Cédric Herrou, agriculteur condamné pour avoir aidé des migrants dans la vallée de la Roya. « On voulait monter à un col somme toute banal mais qui comporte tous les dangers de la montagne : avalanche, chutes de pierre, neige, froid. Et le risque de se perdre, surtout quand on enlève les panneaux indicateurs », a dénoncé Jean Gaboriau, guide de haute montagne et organisateur de la cordée. « En baskets et petite veste, lorsqu'on vient d'Afrique et qu'on ne connaît pas la neige, ce n'est plus une promenade de santé », a ajouté jean Gaboriau. « Je suis là par solidarité et conviction. Si les pays occidentaux arrêtaient de piller leurs richesses, il n'y aurait plus de migration » a confié Patiss Vauclair, guide aspirant de 45 ans à La Provence. « On ne peut pas rester indifférent. Les intégrer, c'est compliqué, mais il ne faut pas les laisser crever », ajoute Serge, un Haut-Alpin de 64 ans. « En mer comme en montagne, le secours ne se discute pas ! » Un secours a d'ailleurs été déclenché vers midi par les organisateurs pour aller récupérer un jeune homme africain qui tentait de passer le col de l'Echelle depuis l'Italie. Il a été retrouvé pieds nus dans une pente très raide et a du être hélitreuillé par le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) qui l'a emmené au centre hospitalier de Briançon. Un traumatologue de cet hôpital et membre de la cellule médicale créée pour faire face à l'afflux des migrants, Max Duez, a rappelé la prééminence du sauvetage : « En mer comme en montagne, le secours ne se discute pas ! ». « On ne veut pas que les Alpes deviennent une seconde Méditerranée », a renchéri Marie Dorléans du collectif Tous Migrants. Au mois 3 000 hommes, femmes et enfants sont morts en mer depuis janvier, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Il s'agit « d'infléchir la politique anti-migratoire menée par le gouvernement. Ce n'est pas une crise des migrants mais une crise de l'accueil : ce sont les citoyens qui agissent avec réalisme », a déclaré Marie Dorléans, de Tous Migrants Briançon. Dans le grand Briançonnais de 22 000 personnes, la liste de diffusion du collectif comprend 1 200 adresses. Environ 4 000 nuitées ont été assurées depuis moins d'un an chez les citoyens, selon le réseau d'hospitalité Welcome.

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