Allemagne. Merkel échoue à constituer une coalition : et maintenant ?

par Ça Zap - Zapping TV

Allemagne. Merkel échoue à constituer une coalition : et maintenant ? Angela Merkel et son parti conservateur ont échoué dimanche soir à forger une coalition pour diriger le pays, plongeant la première puissance européenne dans une crise politique inédite qui pourrait signer la fin de la carrière politique de la chancelière. L'Allemagne se dirige probablement vers de nouvelles élections à la suite de l'échec dimanche des négociations visant à former un gouvernement en raison de positions trop antagonistes entre partis, les autres options paraissant peu réalistes. Un nouveau round de négociations ? Angela Merkel peut encore proposer une pause à son allié bavarois CSU, aux Libéraux et aux Verts, une période de réflexion avant une nouvelle tentative pour former un gouvernement. La constitution ne fixe pas de délai après une élection. En théorie la chancelière peut rester sans limite de temps à la tête de son gouvernement actuel de gestion des affaires courantes. La chancelière, qui joue sa carrière dans cette affaire, est une habituée des négociations marathon au niveau européen. Prendra-t-elle toutefois le risque de paralyser durablement la première puissance européenne ? En outre, la quadrature du cercle resterait inchangée : comment faire cohabiter conservateurs, libéraux et écologistes aux positions antinomiques sur l'immigration, l'environnement ou l'Europe ? Un autre partenaire de coalition ? Angela Merkel peut en théorie se tourner vers les sociaux-démocrates du SPD et tenter de les convaincre d'accepter de poursuivre le gouvernement de « grande coalition » qu'ils dirigent ensemble depuis 2013. Arithmétiquement il serait aussi majoritaire à la chambre des députés issue du scrutin de septembre. La chancelière pourrait peut-être dans cette démarche compter sur le soutien du président allemand, Frank-Walter Steinmeier, un social-démocrate, qui a mis en garde dimanche contre de nouvelles élections. Problème : le SPD, laminé en septembre, refuse catégoriquement. Un gouvernement minoritaire ? La chancelière dispose aussi sur le papier de cette option pour un quatrième mandat. Elle doit être élue par les députés. Trois tours de scrutin sont autorisés. Si aux deux premiers une majorité absolue n'a pas été trouvée, elle peut être désignée à la majorité relative au troisième tour. Problème : Angela Merkel a elle-même rejeté jusqu'ici cette option à haut risques conduisant à gouverner en s'appuyant sur des majorités changeantes. Une situation qui ne s'est jamais produite depuis la guerre dans le pays. De nouvelles élections ? C'est l'option la plus probable à terme. Elle suppose néanmoins qu'Angela Merkel accepte de commettre un « suicide politique ». Au vu de la constitution, des élections anticipées ne peuvent être convoquées que dans deux cas. En premier lieu si la chancelière subit un vote de défiance des députés, comme son prédécesseur Gerhard Schröder en 2005. Mais dans son cas cette voie lui est interdite par la constitution car elle ne dirige qu'un gouvernement d'affaires courantes. En deuxième lieu si elle ne se fait élire chancelière qu'à la majorité relative. Dans ce cas, le président allemand a la possibilité, dans un délai d'une semaine, de ne pas la nommer puis de convoquer un nouveau scrutin législatif dans les 60 jours suivants. Le chef de l'État a toutefois mis en garde dimanche contre des élections précipitées et pourrait jouer la montre. Les derniers sondages indiquent que seule l'extrême droite profiterait vraiment d'un nouveau scrutin.

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