Agressée deux fois dans son salon de coiffure
par La Provence
Quand, en 2020, Hanene a ouvert son salon de lissage, rue Breteuil, elle a pensé les lieux comme un havre de paix. Tout en longueur, orné de grands miroirs aux cadres dorés, télévision au plancher, prestations personnalisées et fauteuils cosy, elle a rapidement su séduire sa clientèle. Pourtant, depuis le 2 février, si le personnel s’affaire autour des clientes, il le fait barricadé entre quatre murs. Ce soir-là, alors qu’une quinzaine de personnes sont présentes, un homme fait irruption dans le salon. "Il est arrivé casqué, m’a donné des coups de crosse sur la tête, se souvient douloureusement Hanene, 35 ans. Tout ce que j’ai entendu, c’est ’grosse pute’." La gérante parvient à prendre la fuite, s’enferme dans les toilettes. L’agresseur la suit, ne parvient pas à ouvrir la porte, puis quitte les lieux sans un regard ni un geste vers les coiffeuses, clientes et leurs sacs pourtant à portée de main. "Il m’en voulait personnellement, je l’ai senti", poursuit la victime, qui se voit alors prescrire huit jours d’ITT. Malgré une plainte déposée à l’Évêché, quelques semaines plus tard, le 21 mars, deux hommes font à nouveau irruption dans le salon d’Hanene. Cette fois-ci, la coiffeuse se met instantanément hors d’atteinte et les agresseurs repartent encore, sans voler quoique ce soit. Une enquête ouverte Rencontrée hier, Hanene porte sur son visage les stigmates des jours noirs et des nuits blanches. "Je suis traumatisée, je ne sors plus, je ne dors plus, je sursaute au moindre bruit", confie-t-elle, l’œil humide à l’affût du moindre mouvement suspect aux abords du salon. De l’autre côté de la route, son mari veille, ne lâche pas la devanture du regard. Depuis la première agression, quatre des six employées du salon sont parties, de crainte d’être confrontées à un nouvel épisode de violences. Et si la plupart des clientes soutiennent Hanene, d’autres ne sont pas revenues au salon. Elles en retrouveront peut-être bientôt le chemin, Hanene ayant pris la décision de déménager son activité. "Elle ne part pas parce qu’elle le souhaite mais parce qu’elle a été chassée", déplore Me Azoulay, son avocat, en attente de nouvelles de l’enquête, toujours en cours.
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