Au moins 253 personnes sont mortes dans des inondations causées par des fortes pluies sur la côte est de l'Afrique du sud. Du jamais vu dans l'histoire récente du pays.
Ponts effondrés, routes submergées, maisons détruites, glissements de terrain... Les intempéries ont laissé derrière elles un paysage dévasté autour de la ville portuaire de Durban, première ville de la province du Kwazulu-Natal et épicentre de la catastrophe.
«Nos morgues sont soumises à une certaine pression, mais nous faisons face. Hier soir, (...) nous avons reçu quelque 253 corps», a déclaré dans une interview télévisée Nomagugu Simelane-Zulu, représentant du département de la Santé dans la province. Les secouristes ont eux décrit «un cauchemar», alors que des dizaines de personnes sont toujours recherchées.
Les précipitations ont atteint depuis le week-end dernier un niveau jamais connu depuis plus de soixante ans. «En quarante-huit heures, il est tombé plus de 450 mm d'eau dans certaines zones», a déclaré à l'Agence France-Presse un prévisionniste de l'institut météorologique national. Les spécialistes ont comparé le niveau des précipitations à celui «normalement associé aux cyclones».
Le président Cyril Ramaphosa s'est rendu dans la matinée auprès de familles endeuillées. A Clermont, une banlieue pauvre de Durban, il a promis l'aide du gouvernement à un père de famille qui a perdu ses quatre enfants, ensevelis dans l'effondrement d'un pan de leur maison.
«Nous voyons des tragédies similaires frapper le Mozambique, le Zimbabwe, mais aujourd'hui c'est nous qui sommes touchés», a déploré Cyril Ramaphosa.
«Nous savons que c'est le changement climatique qui s'aggrave, on est passé de tempêtes extrêmes en 2017, à des inondations supposées records en 2019 mais clairement dépassées aujourd'hui en 2022», a mis en garde Mary Galvin, professeur d'études du développement à l'Université de Johannesburg. En 2019, des inondations dans la région et la province voisine du Cap-Oriental avaient déjà fait 70 morts et dévasté plusieurs villages côtiers dans des coulées de boue.
En juillet dernier, la province du Kwazulu-Natal avait connu des destructions massives lors d'une vague sans précédent d'émeutes et de pillages déclenchée par l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma.0
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