Affaire Naomi Musenga : les opérateurs du Samu suivront une formation d'un an
par Kangai News
Une formation d'un an sera mise en place à partir du 1er septembre pour les assistants de régulation médicale, a déclaré vendredi 18 janvier, la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Une annonce qui intervient un an après la mort d'une jeune femme que le Samu avait refusé de prendre immédiatement en charge. Naomi Musenga est décédée à 22 ans, le 29 décembre 2017, des conséquences d'une « intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours », selon les éléments médicaux de l'enquête. La jeune femme n'avait pas été prise en charge immédiatement par le Samu de Strasbourg. L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait pointé un retard de « près de 2 h 20 » dans sa prise en charge, après un premier appel qui n'avait pas été pris au sérieux par une opératrice du Samu du Bas-Rhin. Alors que les parents de Naomi Musenga appellent dans Le Parisien de vendredi à une réorganisation des secours par une loi portant son nom, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a assuré avoir « mis en œuvre la totalité des actions [...] programmées » depuis ce drame. « Un diplôme pour les assistants de régulation médicale » « Nous allons créer un diplôme pour les assistants de régulation médicale [opérateurs du Samu, NDLR] qui sera opérationnel le 1er septembre 2019 », a précisé Agnès Buzyn sur France Info. Ce diplôme sera délivré à l'issue d'une « formation d'un an avec plus de 1 400 heures de cours à la fois théoriques et pratiques », a-t-elle ajouté. La ministre a aussi « demandé à tous les Samus de France d'harmoniser leurs procédures pour le traitement des appels ». Vers un numéro d'appel simplifié ? Agnès Buzyn a confirmé « travailler » sur « un numéro d'appel simplifié », alors que plusieurs numéros d'urgence coexistent - 112 (européen), 15 (Samu), 17 (police), 18 (pompiers), 114 (sourds et malentendants)... Mais elle n'a pas tranché la question d'un « numéro unique ». « L'affaire de Naomi Musenga montre aussi que lorsqu'il y a un passage d'appel entre un premier écoutant et un deuxième écoutant il peut y avoir une modification de l'information », a relevé la ministre. Pour preuve, a-t-elle observé, « je crois que le régulateur des pompiers avait transmis l'appel au régulateur du Samu en disant « Mme Musenga a la grippe » : ça avait pu tordre la perception de la gravité » de la situation. Il est donc « impératif », si le choix d'un numéro unique est fait, « qu'il n'y ait aucun risque de perte ou de distorsion d'information dans les passages d'appel entre la police, les pompiers, le Samu, et tout cela nécessite énormément de travail d'harmonisation », a-t-elle souligné.
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