Affaire Maëlys. Quel impact aura la reconstitution des faits sur Nordahl Lelandais ?
par Kangai News
Affaire Maëlys. Quel impact aura la reconstitution des faits sur Nordahl Lelandais ? Nordahl Lelandais, soupçonné du meurtre de Maëlys de Araujo, huit ans, sera transporté ce soir sur les lieux de l'enlèvement. La justice compte procéder à une reconstitution complète des faits qui se sont déroulés dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Jusqu'à présent, Nordahl Lelandais a toujours nié avoir tué intentionnellement l'enfant, invoquant une simple claque qui aurait causé accidentellement sa mort. Restera-t-il sur la version de l'accident, cette claque mortelle infligée alors qu'il conduisait ? Soupçonné du meurtre de Maëlys de Araujo, huit ans, Nordahl Lelandais sera, selon les informations de BFMTV, emmené ce lundi soir 24 septembre sur les lieux de l'enlèvement, à la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin. Les trois magistrats instructeurs en charge du dossier ont décidé de procéder à une reconstitution des faits afin de vérifier la version du suspect. Car à ce jour, Nordahl Lelandais n'a toujours pas admis avoir intentionnellement tué l'enfant. Selon ses dires, après avoir fait monter Maëlys dans sa voiture, lors d'un mariage dans la nuit du 26 au 27 août 2017, il aurait proposé de lui montrer ses chiens, restés chez lui. Une fois en route, l'enfant se serait mise à pleurer. Pris de panique et voulant la faire taire, Nordahl Lelandais l'aurait giflée. La tête de la petite fille aurait alors heurté la portière du véhicule, la tuant sur le coup. Comment se déroulera cette reconstitution ? Selon BFM TV, la reconstitution comptera trois étapes. Elle débutera à la salle des fêtes, où la petite a été enlevée. Les gendarmes et les magistrats emmèneront ensuite le suspect à son domicile de Domessin en Savoie, où l'on ignore encore réellement ce qui s'est passé. La reconstitution s'achèvera à Attignat-Oncin, non loin de la commune de Saint-Franc, où l'on a retrouvé le corps de la fillette sur les indications du suspect. Il faut s'attendre à ce qu'elle dure un certain temps. Pour Jean-Marc Bloch, ancien commissaire de la police de Versailles, il s'agit d'un « acte très important de la procédure. Un acte long, car il faut vérifier geste par geste, minute par minute, tout ce qu'a dit le suspect aux enquêteurs. » En général, explique l'ancien commissaire, dans ce type d'infraction, « on confronte la version du suspect et celle de la victime. Hélas, dans ce cas précis, on n'a plus que l'auteur et les constatations matérielles. Il s'agit de vérifier que les déclarations sont conformes aux constatations. Il peut s'agir du temps de trajet, de l'heure à laquelle le suspect est revenu à tel endroit... » Que peut apporter cette reconstitution ? Peut-on s'attendre à ce que Nordahl Lelandais change sa version des faits ? Si les enquêteurs semblent peu convaincus par la piste de l'accident, le suspect n'en a, pour l'instant, pas dévié. « Ça peut amener des aveux, explique Jean-Marc Bloch. Mais sans aller jusque-là, la reconstitution peut amener d'autres éléments très importants. Le comportement du suspect, par exemple, sera particulièrement observé. Est-ce qu'il a un mouvement de recul à tel moment ? Comment, avec quels mots, explique-t-il tel acte ? Tout ça sera noté dans les procès-verbaux et pourra servir lors du procès. » Sur la question de la gifle mortelle, la reconstitution pourra également apporter son lot de réponses. « Je ne sais pas comment va s'y prendre le juge, mais il peut procéder en utilisant un mannequin à la place de l'enfant, dans la voiture. Il s'agit alors de voir s'il était possible pour Nordahl Lelandais d'administrer cette gifle alors qu'il conduisait, quelle était la position de l'enfant et si la tête pouvait heurter la portière comme il l'a décrit. Ce sera un moment très long, très détaillé... » Cette reconstitution marque-t-elle un moment particulier dans l'enquête ? L'affaire Maëlys, ouverte à la disparition de la fillette à l'été 2017, dure depuis plus d'un an et l'instruction de l'affaire devrait bientôt arriver à son terme. C'est également la raison pour laquelle les magistrats ont choisi de procéder à cette reconstitution. Car, au-delà de l'impact que peut avoir cette étape sur le suspect, la reconstitution permet surtout aux magistrats de « verrouiller le dossier en fin d'instruction ». « C'est une globalité qui fait que les déclarations d'un suspect sont, ou non, cohérentes. Le fait de voir le suspect exécuter les gestes de sa propre version des faits permet aussi à la justice de se forger une opinion sur la cohérence globale de cette version », analyse Jean-Marc Bloch. « N'oublions pas, par ailleurs, que Nordahl Lelandais peut refuser de participer à cette reconstitution. Un gendarme peut alors le remplacer. Il suivra scrupuleusement les déclarations du suspect et exécutera les gestes rapportés par Nordahl Lelandais », rappelle Jean-Marc Bloch. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas la dernière reconstitution à laquelle Nordahl Lelandais devra choisir de participer, puisqu'il est aussi mis en examen pour la mort du caporal Arthur Noyer, une cellule dédiée enquête sur son éventuelle implication dans près de 900 autres dossiers. Les parents de Mailys seront présents, ce lundi soir à la reconstitution, a également révélé BFMTV. Présents le soir du mariage où la petite fille a disparu, ils seront sur place en tant que « témoins utiles ».
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