Affaire Khashoggi. Le Drian égratigne Erdogan, la Turquie réplique.
par Kangai News
Affaire Khashoggi. Le Drian égratigne Erdogan, la Turquie réplique. Ankara dénonce des propos « inacceptables » tenus par le ministre français des Affaires étrangères, lundi, au sujet du meurtre du journaliste saoudien et du rôle tenu par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Le torchon brûle entre les diplomaties française et turque. Ankara reproche à Paris les propos tenus lundi matin par le ministre français des Affaires étrangères. Invité de France 2, Jean-Yves Le Drian a indiqué « ne pas avoir connaissance » d'informations turques sur le meurtre de l'éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi, début octobre à Istanbul (Turquie). Des propos qui contredisent des déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan qui avait affirmé samedi avoir partagé avec Washington, Berlin, Paris et Londres des enregistrements portant sur le meurtre du journaliste. « Un jeu politique particulier » « Si le président turc a des informations à nous donner, il faut qu'il nous les donne », a demandé Jean-Yves Le Drian. Interrogé sur l'éventualité d'un mensonge du président turc sur ce point, le chef de la diplomatie française a juste observé que ce dernier avait « un jeu politique particulier dans cette circonstance ». Ankara maintient avoir fourni des preuves à Paris « Nous jugeons inacceptable qu'il accuse le président Erdogan de jouer à un jeu politique », a réagi le directeur de la communication de la présidence turque Fahrettin Altun, ajoutant qu'Ankara avait bien partagé avec la France des « preuves » liées au meurtre de Khashoggi. Plus d'un mois après sa mort, le corps du journaliste n'a toujours pas été retrouvé. Cet éditorialiste saoudien critique du pouvoir à Ryad, qui écrivait notamment pour le Washington Post, a été tué le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul où il s'était rendu pour effectuer des démarches administratives. Après avoir d'abord fermement nié son meurtre, les autorités saoudiennes ont fini par affirmer que le journaliste avait été tué au cours d'une opération « non autorisée » par Ryad. Pour la France, « la vérité n'est pas au rendez-vous » « La vérité n'est pas au rendez-vous, le compte n'y est pas », a estimé Jean-Yves Le Drian, à propos des circonstances de cet assassinat. « Notre position c'est la vérité - les circonstances, les coupables - et ensuite nous prendrons les sanctions nécessaires », a conclu le ministre français. Fin octobre, l'Allemagne avait appelé les Européens à cesser les ventes d'armes à Ryad et décidé de les stopper. Une mesure pour l'instant rejetée par la France, grand fournisseur d'armes à l'Arabie saoudite.
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