Adolphe Adam : Minuit, chrétiens
par francemusique
Marie-Nicole Lemieux et l'Orchestre Philharmonique de Radio France interprètent Minuit, chrétiens de Adolphe Adam sous la direction de Adrien Perruchon. Extrait du concert de Noël enregistré le 21 décembre 2022 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique à Paris.En 1843, tandis que paraissait pour la première fois le cantique anonyme Les Anges dans nos campagnes (ou Noël languedocien), le poète gardois Placide Cappeau écrivit le texte Minuit chrétiens, à la demande du curé de sa ville natale Roquemaure, pour la restauration des vitraux de la collégiale Saint-Jean-Baptiste. Amputé de la main droite dans son enfance après un accident, Cappeau affirmera plus tard avoir écrit ce poème, d’abord intitulé Noël d’Adam, dans une diligence entre Mâcon et Dijon le 3 décembre 1847. Quoi qu’il en soit, s’inspirant d’un prêtre avignonnais du XVIIème siècle, Nicolas Saboly, Cappeau, anticlérical convaincu, fut à l’origine de ce qu’Adolphe Adam surnommera « La Marseillaise religieuse ».De passage à Roquemaure avec son époux ingénieur, chargé de construire un pont sur le Rhône, la chanteuse Emily Laurey, interprète de l’opéra La Rose de Péronne d’Adolphe Adam en 1840, remit le poème de Cappeau au compositeur, dont le patronyme était prédestiné. Laurey chantera pour la première fois ce cantique dans la collégiale de Roquemaure, le 24 décembre 1847.La suite nous est racontée par Jean Coutarel, récemment décédé, dans son roman historique Minuit Chrétiens, quelle histoire ! : « Adam avait complètement oublié le cadeau qu’il avait fait à Emily Laurey. Et il fut tout étonné de l’entendre un soir dans un cabaret à Paris ; le chant était devenu si populaire qu’il était au programme des grandes revues des cabarets parisiens, du “Café-concert“ : le lieu de divertissements à la mode. Quand on lui a dit qu’il en était l’auteur, il n’en est pas revenu ! Il n’en a d’ailleurs jamais reparlé dans ses “mémoires“, alors qu’il a donné beaucoup de détails sur ses autres compositions.Quand Cappeau lui a remis son texte, Adam s’est laissé porter par la musique qui, selon ce qu’il en a dit, lui est venue spontanément. Mais certaines tournures du texte ne lui convenaient pas. Il les a corrigées à sa façon. C’est lui qui a introduit le “courroux“ de Dieu le Père qui a fait couler beaucoup d’encre par la suite. Selon les critiques, Dieu ne peut pas être autre chose que bonté et bienveillance… Et jamais en colère ! […] De très nombreuses paroisses ont interdit le chant […] »Jean Coutarel nous informe qu’Adolphe Adam, dont la mélodie connaîtra un immense succès, notamment grâce au baryton Jean-Baptiste Faure, remplaça ces vers de Cappeau « Où dans l’heureux Bethléem vint au jour le messager de la bonne nouvelle », par « l’Homme-Dieu qui descend jusqu’à nous pour effacer la tache originelle ».« Je vois ce Minuit, chrétiens, nous dit Coutarel, comme une sorte d’ouverture à la célébration de la naissance de l’enfant Jésus. C’est un appel au peuple. Comme une sonnerie
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