Adeptes du Plogging, ils courent "utile" en ramassant les déchets.
par Ça Zap - Zapping TV
Adeptes du Plogging, ils courent "utile" en ramassant les déchets. Le « plogging » consiste à courir en ramassant des déchets sur son chemin. Venue de Suède, cette nouvelle pratique est très en vogue en France. « Un esprit sain dans un environnement sain. » Telle est la devise des adeptes du « plogging ». Le principe : courir en ramassant les déchets sur son parcours. D'où le nom dérivé de « plocka upp », « ramasser » en suédois, et de « jogging ». Venue de Suède, l'activité se développe un peu partout, grâce à l'association Run Eco Team, créée par le Nantais Nicolas Lemonnier. Et surtout, aux réseaux sociaux. Cet après-midi-là à Rennes, ils sont une dizaine de voisins à s'être donné rendez-vous via la messagerie WhatsApp pour « courir utile ». Comprendre, en collectant les plastiques, les mégots, les canettes... « Les mouchoirs, les débris de verre, on ne ramasse pas en général », précise Marc, 43ans, un tee-shirt floqué du slogan « 1 run = 1 déchet » sur le dos. « J'ai envie de tout ramasser » Un parcours de 5 km entre les tours et les chemins verdoyants d'un parc attend les coureurs. Pour certains, comme José, libraire, c'est une façon de reprendre doucement la course. Pour d'autres, comme Mélanie, un moyen de transmettre un message, notamment aux enfants, qui ont « moins de réticences que les adultes à ramasser », observe la chargée de mission développement durable, à vélo pour cause de tendinite. « C'est montrer que cette canette, par exemple, dans quelques jours, semaines, mois, elle finira dans l'eau », complète Marc. Bilan de la sortie : trois sacs pleins, des cartons en veux-tu en voilà et même une paire de tennis neuves, qui finira au Relais. « On a couru un peu plus que la dernière fois », commente Marc, en immortalisant l'instant pour le partager sur Facebook. Car courir écolo freine parfois la course. « C'est un problème pour moi. Quand je cours, j'ai envie de tout ramasser », témoigne le Rennais. Autre difficulté selon lui : affronter le regard des autres. « Mais une fois qu'on a dépassé cela, ça devient un geste du quotidien. » 400 sorties en 2017 L'activité se développe d'ailleurs de plus en plus. En 2017, en France, 400 sorties collectives ont été organisées grâce aux bénévoles de Run Eco Team. Sans compter toutes les initiatives des coureurs qui ne s'affichent pas forcément sur les réseaux sociaux. Pourquoi un tel engouement ? Pour le comprendre, « il faut l'inscrire dans ce mouvement de fond qu'est le running dans notre société », assure le sociologue et marathonien Jean-François Dortier. Dès lors, l'auteur d'Après quoi tu cours ? (éditions Sciences Humaines) n'est pas étonné que d'autres activités, en accord avec l'air du temps, soient venues se greffer au running. « Il y a ici le mariage de trois phénomènes : la course à pied, qui n'est pas qu'une activité mais bien un style de vie, le souci écologique de plus en plus important pour les Français et les réseaux sociaux, où l'on peut faire de la pub pour ce mouvement et lui donner de l'ampleur. »
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