Achat de Bouygues par SFR-Numéricable : les politiques divisés sur le rôle de l’Etat
par libezap
Le Premier ministre a fixé lundi plusieurs conditions au rachat de Bouygues Telecom par SFR-Numéricable, sans pour autant refuser cette négociation. Au lendemain de cette annonce, les syndicats craignent des suppressions de postes, ainsi qu’une hausse des tarifs pour les consommateurs. L’intervention de l’Etat dans cette affaire divise toutefois la classe politique. Si la gauche considère que le gouvernement ne va pas assez loin, les élus du parti Les Républicains (LR) estiment, à l’instar de Bruno Le Maire, que «le rôle de l’Etat n’est pas de se mêler de cette négociation». «Le rôle de l'Etat, c'est de garantir que l'emploi soit préservé, c'est de garantir que les fréquences soient attribuées aux coûts qui soient les meilleurs pour l'Etat et de garantir que la France entière soit équipée en haut débit ou en très haut débit», précise le députée LR. «Ça, c'est un enjeu vital.» François Fillon (LR) est du même avis que Bruno Le Maire. Invité sur Europe 1 mardi, il estime qu'il s'agit d'«une affaire entre deux entreprises privées». «Je ne vois pas très bien ce que l'Etat peut dire, si ce n'est essayer de veiller à ce que les conséquences sociales de cet accord, s'il a lieu, et les conséquences sur les consommateurs soient les meilleures possible.» Le ton diffère à gauche. Pour l'eurodéputé Jean-Luc Mélenchon, «c'est bien qu'ils s'en occupent». «Au moins, on a l'impression qu'il se passe quelque chose de gauche là dedans. Mais la vérité c'est que des milliers d'emplois vont être détruits», déplore-t-il. Le ministre de l'Economie, qui reçoit ce mardi Patrick Drahi, a assuré que «l'emploi dans le secteur, l'innovation et l'intérêt des consommateurs sont une priorité».
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