par MediaActuY
Dans un meeting plus sombre que d'habitude dans le Grand Est, le candidat d'extrême droite a appelé ses partisans à se mobiliser dans les phases finales.
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Le candidat d’extrême droite Eric Zemmour, lors de son meeting à Metz, le 18 mars 2022. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Le raisin dépouillé gît sur la table, dans la loge des Arènes de Metz, vendredi 18 mars, et rappelle qu’Eric Zemmour avalait des grappes entières à l’automne, au début de son marathon électoral. A vingt-trois jours du premier tour, l’atmosphère est différente : le candidat de Reconquête ! est enfoncé dans un canapé en cuir, peu après l’un de ses derniers meetings réunissant 4 000 participants. « Je suis sûr que je serai au second tour, assure-t-il devant la presse. J’y crois plus que jamais. » Si la question lui est posée, c’est que, dans la pièce d’à côté, ses équipes partagent des petits fours en concédant à mi-voix que « le ton a changé » et que « tout le monde est fatigué » après sept mois de campagne.
Lire le récit (2021) : Article réservé à Eric Zemmour s’imagine en « sauveur » contre les médias, les élites et les juges
De fait, le rendez-vous de Metz était le reflet inversé de Villepinte – son premier grand meeting du 5 décembre. Eric Zemmour a mobilisé la même rhétorique complotiste contre un mystérieux « ils » incarnant un système hostile. Mais l’ambiance militante, elle, semblait anesthésiée : peu d’acclamations, des applaudissements parfois polis, des « ouh ! » poussifs… Les drapeaux s’agitaient à peine, le public ne se levait pas. « Ça va, c’est pas mal. C’est l’Est, pas Toulon », positive Olivier Ubéda, maître des meetings d’Eric Zemmour. « Est-ce que Zemmour est toujours votre candidat ? », avait-il harangué un peu plus tôt pour chauffer une salle trop sage, comme si la réponse n’allait plus de soi.
Une spectatrice a inscrit « Je t’aime Eric » sur la pancarte qu’elle brandit, lors du meeting du candidat d’extrême droite à Metz, le 18 mars 2022. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
Des spectateurs assistant au meeting d’Eric Zemmour, à Metz, le 18 mars 2022. AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »
« Ils » s’opposent, dans la bouche d’Eric Zemmour – toujours très acclamé lors de son entrée en scène – à « ceux qui disent non ». Comme une lointaine réplique de Villepinte, le candidat populiste a filé le thème du « seul contre tous ». « Nous sommes prêts à sauver la vérité pour sauver la France, quoi que disent nos adversaires, a-t-il prévenu. Nous ne cacherons jamais une vérité pour plaire aux journalistes ou aux sondeurs. Ils ne feront pas la loi ! » Alors qu’il est donné en nette baisse dans les enquêtes d’op