À Granville, un bracelet pour mesurer les perturbateurs endocriniens
par Ouest France
Pendant une semaine, une cinquantaine de volontaires va porter 24 heures sur 24 un bracelet pour mesurer leur exposition au phtalate. L’expérience entre dans le cadre de la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens » signée en mars par Granville terre et mer (GTM) avec le Réseau environnement santé, la CPAM de la Manche et la Communauté professionnelle territoriale de santé. Les perturbateurs endocriniens sont partout. Ces 800 substances chimiques entrant, entre autres, dans la composition des plastiques, se retrouvent dans les emballages alimentaires, la cosmétique, les sols en PVC, les jouets, les vêtements… On connaît moins leurs conséquences multiples à leur exposition : diabète, asthme, obésité, autisme, cancer du sein, stérilité, prématurité…" Vivre le plus normalement possible "Jeudi 16 novembre 2023, avait lieu la remise du bracelet à la maison de la petite enfance d’Yquelon (Manche). « Nous vous demandons de commencer à porter le bracelet symboliquement à partir du vendredi 17 novembre, journée mondiale de la prématurité », indique Frédérique Sarazin, médecin et vice-présidente de GTM en charge de la santé. Limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens permettrait de diminuer significativement les cas de prématurité. Le panel de volontaires comprend des élus mais aussi de nombreuses professionnelles de la petite enfance comme Anne-Laure Gautier, sage-femme à Bréhal. « De par mon métier, je me suis peu à peu sensibilisée aux risques induis par les perturbateurs endocriniens notamment pour les femmes enceintes et les enfants. Je veux savoir si je suis moi-même exposée. Par exemple là où je travaille, le sol est en PVC : connaître mon taux d’exposition peut être un atout pour demander à faire quelques travaux. »« Le but est de continuer à vivre le plus normalement possible, appuie Juliette Monteiro, coordinatrice santé de GTM. À l’issue du test, les bracelets sont remis dans une boîte métallique pour « stopper » la captation et seront ensuite envoyés dans un labo pour relever le taux. On proposera aux vingt personnes qui auront le taux de phtalates le plus élevé un atelier pratique pour établir des gestes au quotidien pour limiter l’entrée des phtalates. » L’action de sensibilisation se veut une prise de conscience. Pour Maïmouna Leboucher, qui travaille au conseil départemental, l’expérience relève d’un besoin de comprendre. « Autour de nous, on rencontre beaucoup de gens avec des problèmes de santé, de fertilité, de thyroïde, savoir comment on est exposé me préoccupe. »
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